Le Lac Ste-Thérèse

Introduction

Avant de continuer sur la famille Cantin, il me faut parler du Lac Ste-Thérèse.

Aujourd'hui petit hameau contenant quelques maisons, une église, un ancien magasin général, il était autrefois une communauté vibrante, contenant une église, un magasin général, plusieurs casse-croûtes, une école, des moulins à scie. C'était aussi la porte d'entrée de la "chaîne des lacs".

Cette section donnera donc un aperçu du Lac Ste-Thérèse, du début des années 1920, jusqu'à aujourd'hui (2022), en passant un peu plus de temps dans les années 1930 à 1970, donc les années où les Cantins sont arrivés au Lac et se sont bien établis.

Au tout début

Le Lac Ste-Thérèse est situé dans le canton de Casgrain, immédiatement au nord de Hearst. Vous pouvez aussi dire que la partie sud du canton de Ritchie faisait aussi parti de la communauté du Lac (le canton Ritchie est immédiatement au nord du canton de Casgrain).

Mais au début, le Lac était aussi la porte (via les lacs et les rivières) des canton de Hanlan, Bannerman, Stoddart:

  • Hanlan: la plupart du lac Pivabiska, du lac Wolverine, et du lac Hanlan; la "passe à Fontaine"
  • Bannerman: la partie nord des lac Pivabiska, Wolverine et Hanlan
  • Stoddart: le lac Fushimi, le dernier des lacs de la "chaîne des lacs".

Il est difficile de savoir qui étaient les premiers colons du Lac Ste-Thérèse. Par contre, nous savons que certains étaient d'origine finlandaise: selon la page de la famille Halme du livre Clayton's Kids, les finlandais étaient les premiers à bâtir des chalets et des saunas sur le lac Pivabiska et certains autres des lacs de la région (page 120 de Clayton's Kids'.

Or, pour se rendre au lac Pivabiska, il fallait partir du Lac Ste-Thérèse...

La famille Halme est arrivée dans la région en 1924 (Arne en 1924; son épouse, Aino, en 1926). Ils se sont installé ici à cause de grand nombre de finlandais dans la région...

Mon père nous parlait des finlandais. La terre "en arrière" de chez nous, près du "p'tit lac en arrière", était la "terre à Lahtinen". Le livre Clayton's Kids nous dit que Lauri et Esther Lahtinen sont venu à Hearst en 1927... je ne sais pas si c'était eux qui était nos voisins...

Il y avait aussi les famille Koivisto et Komulainen dans "la concession du pit"... le vrai nom est le chemin Koiviso (concession 4&5). Ces familles prenaient l'autobus (pour aller à l'école) avec nous.

Ces deux familles sont toujours au même endroit (i.e. leurs terres sont encore dans la famille).

Il y a aussi plusieurs terres attribuées à des finlandais. J'ai produit une carte du canton des lots autours du village et de la terre où les Cantin sont arrivés en 1934.

Cette carte nous donne une idée de qui demeurait où quand la région du Lac Ste-Thérèse était florescante. Certe, elle n'est pas précise... loin de là! Elle démontre le nom que nous donions à ces terres. C'est à prendre avec un grain de sel, mais ça donne quand même une idée...

Voici donc cette carte, avec une description un peu plus détaillée. Suivra ensuite une introduction d'Yvonne Bouchard et Jean-Marie Gratton, témoins du début du Lac...

Carte des terres du Lac / Casgrain

Notes

  • je donnes ici certains détails de la carte seulement pour les concessions VI à IX, et les lots 21 à 26. Pour plus de détails sur les différents lots/terres, accédez à ces notes en sélectionant ce lien. Ce lien vous renseignera davantage, sur plus de lot et de concessions, et vous sera utile pour le reste de l'historique du Lac Ste-thérèse.

  • cette liste est à prendre avec un grain de sel. Dans plusieurs des cas, ce sont des noms que nous donnions à ces terres...
  • Bruno me dit que la pluparts des terres des lots 16 à 24 dans les concessions VIII et IX étaient de "petites terres", donc des terres de 75 acres (et non 150). Elle étaient séparées sur la longueur. La plupart des noms des terres autour de celle d'Ubald me furent données par Bruno.
  • cette liste n'est pas à jour. C'est ce que je me souviens, et ce qui m'a été répèté, pour les années 60 et 70. Les propriétaires de plusieurs de ces lots ont changés.
  • dans certains cas, j'ai mis le nom des propriétaires en 2022, mais ce n'est pas le cas pour la plupart

    Concession IX

    Pour les lots 17 à 24, Bruno Germain m'a donné l'information, pendant une promenade en voiture. Ce n'est donc pas exacte, mais ces gens habitaient près de cette endroit.

    • lot 21: Brian
    • lot 21: St-Laurent
    • lot 22: Brochu
    • lot 23: Duchesneau?
    • lot 24:
    lac Ste-Thérèse
    • lot 25: lac Ste-Thérèse
    • lot 26: Fortier

    Chemin Desgroseilliers (vers l'ouest)
    Chemin Gratton (vers l'est)

    Concession VIII

    • lot 21: Gagnon : la terre où était le dépotoire du Lac (entretenu par le MNR)
    • lot 21: Déprés : Paul Déprés, arrivé en mai 1935 (Gens de chez-nous, Tome I); il a bûché avec Ubald Germain.
    • lot 22: Etienne Lacroix
    • lot 23: Adélard Gratton -> Camille Gratton -> Donald Gratton
    • lot 24: Jean-Marie Gratton (du chemin Gratton, vers le sud); un morceau vendu à Jacques Larose -> Sutherland; Desfossés : première terre de Jean-Marie Gratton était lot 23?? : Desfossés ??? acheté lot 23? ou "petite terre" du lot 24?
    • lot 24: Joseph Lambert (du chemin Gratton, vers le nord);
    chemin du Lac (Hwy 583)
    • lot 25: Denis; ensuite Camille Gratton - du chemin Desgroseilliers vers le sud; morceau au sud vendu à Girardin. ("la côte chez Girardin", où nous allions glisser l'hiver... quand nous ne jouions pas au hockey)
    • lot 25: Bouchard; ensuite Desgroseilliers - du chemin Desgroseilliers vers le nord
    • lot 26: Bourgeois; d'où le nom "le pont chez Bourgeois"...

    Concession VII

    • lot 21: finlandais
    • lot 22: Lahtinen
    • lot 23 nord: Labelle -> Alphonsine Cantin (1935) -> Pierre Cantin (1950)
    • lot 23 centre: Labelle -> Alphonsine Cantin (1935) -> Jean Baptiste Cantin (1950)
    • lot 23 sud : Labelle -> Alphonsine Cantin (1935) -> Ernest Cantin (1950)
    • lot 24: Alphonsine Cantin -> Pierre Cantin (1950)
    • lot 24: Alphonsine Cantin -> Jean Baptiste Cantin (1950)
    • lot 24: Alphonsine Cantin -> Ernest Cantin (1950)
    chemin du Lac (Hwy 583)
    • lot 25: Larose -> Germain (1947-1972) -> Yankee(?) (1972 - ?) -> Gratton...; Girardin extreme nord; Papillon extreme sud?
    • lot 26 est: Frank Lefèvre
    • lot 26 ouest: Marcel Girardin

    Chemin Brochu, aka "concession du p'ti lac" (côté est) ou "concession à Longtin" / "concession du pont à Longtin" (côté ouest)

    Concession VI

    • lot 21:
    • lot 22:
    • lot 23: Cloutier
    • lot 24: Bouchard
    chemin du Lac (Hwy 583)
    • lot 25: Richard (loué à différentes personnes, dont Longtin) -> André Déprés (années 1970)
    • lot 26: finlandais

    Concession II, III, IV et V

  • Ce que nous savons du début

    A ce point-ci, je me dois d'introduire deux personage: Yvonne Gratton, née Bouchard, et Jean-Marie Gratton. Dans ces pages, ils serons "Yvonne", et "Jean-Marie".

    Yvonne et Jean-Marie sont les grand-parents maternelle d'Agnès Cantin (fille de Pierre et Irène, soeur d'Omer). En 1977, Agnès, alors à l'Université d'Ottawa, a interviewée Yvonne et Jean-Marie concernant l'histoire du Lac Ste-Thérèse. J'ai le transcription de cette entrevue (gracieuseté d'Omer).

    Cette transcription vaut la peine d'être lue. Elle me vient des archives d'Omer Cantin, mais fut conduite 45 ans plus tôt. Elle contient beaucoup de détails que je ne mettrai pas ici (d'où l'incitatif pour vous d'aller lire le contenue de cette entrevue, voir conversation entre Agnès, Yvonne, et Jean-Marie).

    Il me faut aussi mentionner que cette entrevue fut faite en 1977, et traite d'évènements qui sont arrivés 50 ans plus tôt. Il est donc probable que certains détails ont été oublié... ou ajouté! Reste que le contenu est très important, même si certaines dates ne sont pas exact.

    Continuons donc.

    Yvonne Bouchard est née en 1909. A l'âge de 9 ans (1918), ses parents déménagent à Hearst, d'abord au sud de Hearst. Peu après (1 ou 2 ans) M. Bouchard s'achète une terre au Lac Ste-Thérèse et y déménage sa famille; ses fils achètent une terre près de la sienne, et un autre fils (Aimé) achète une terre au bord du Lac.

    La communauté s'appelait alors "Notre-Dame-du-Lac". C'était circa 1921. Le nom de "Lac Ste-Thérèse est venue peu après!

    Note: la terre juste au sud de celle d'Alphonsine Cantin (lot 24, concession V) est l'une de ces terres. Les Bouchard ont achetés circa 1921; Alphonsine Cantin, en 1933/34.

    Avant de continuer, je dois avouer que certains détails dans les dires d'Yvonne n'étaient pas très clairs. Par exemple, elle mentionne un "restaurant sur la terre de son frère" (plus bas). Pourtant, la terre dont elle parle semble être EN FACE du restaurant dont elle mentionne. J'ai eu une discussion avec Omer Cantin, "historien extra-ordinaire" du Lac, et il est d'accord avec moi que certaines choses restent à être élucidées. Mais il faut aussi penser qu'Yvonne avait 9 ans lorsqu'elle est venue à Hearst, et qu'elle s'est mariée à 17 ans. Toutes ses choses se passaient avant son premier mariage, et l'entrevue qu'elle a donnée était en 1977. 60 ans plus tard, notre mémoire n'est pas toujours infaillible.

    Par contre, en 1920, il y avait quand même assez de bâtiments sur le bord du lac, donc elle avait peut-être entièrement raison...

    Lorsque certaines ambiguitées se retrouvent, j'essaierai de les mentionnées. Il n'y en a que quelques unes, mais il en vaut la peine qu'elle soient mentionnées. Ca démontre aussi que parfois, il est difficile de retracer notre histoire. Dans ce cas, des recherches approfondies dans les archives de documents relatifs à des biens immobiliers de l'Ontario (Land Registry Office archives) pourraient aider à résoudes certaines nuances. Pour ces pages, nous n'avions pas les resources et le temps nécéssaire à ces recherches... Il n'en ai aussi pas vraiment nécessaire...

    Quatre ans après avoir déménagé au Lac M. Bouchard (le père d'Yvonne) meurt; Yvonne se marie avec Edmond Larose l'année suivante, en 1926. Edmond Larose avait acheté une terre près de chez M. Bouchard (lot 25 concession VII), et c'est là qu'Yvonne demeure, jusqu'à ce que son mari décède, en 1944. Elle se re-marie avec Jean-Marie Gratton, veuf, en 1946, année où elle vend sa terre à Marie Cantin et Ubald Germain (c'est la terre en face de la famille d'Alphonsine Cantin).

    Pour aider à nous situer, voici la liste de terre mentionnée:

    • terre de M. Bouchard, père d'Yvonne: Concession VI, lot 24
    • terre d'Alphonsine Cantin: Concession VII, lot 24 (et lot 23)
    • terre d'Edmond Larose: Concession VII, lot 25
    • terre d'Aimé Bouchard: Concession VIII, lot 25

    La route du Lac Ste-Thérèse passes entre les lots 24 et 25 des diverses concessions (ou "rangs").

    Un peu plus haut, j'ai montré une carte détaillée du canton. En voici une avec moins de détails, mais se concentrant sur les lots que je viens de mentionner.

    Circa 1921, pour se rendre au Lac Ste-Thérèse (appelé Notre-Dame-du-Lac) à partir de Hearst, le chemin était ouvert jusqu'au pit de gravier. Ensuite, il fallait passer par des chemin de terre et sur des terres de colons.

    Je me souviens que mon père m'avait dit qu'avant que la route du lac soit construite, les colons passaient par la terre à Cloutier -- ce qu'Yvonne dit dans son entrevue --, pour ensuite passer par la terre à Labelle, utiliser le chemin en terre battue entre la terre à Labelle et la notre -- celle d'Alphonsine -- pour ensuite continuer. Donc passer par les lots 23 concession VI, ensuite 23 concession VII, 24 concession VII, et probablement 24 concession VIII pour enfin arriver au lac. Si vous suivez ce trajet sur la carte ci-jointe, vous verrez que la route utilisée contournait le ruisseau Lac Ste-Thérèse, comparativelment à la route 583 Nord, qui le traverse à deux reprises.

    Par contre, le tracé actuel de la route 583 était fait: utilisant les mots d'Yvonne, "Le chemin du «pit» de Gravel à aller au Lac Sainte-Thérèse était encore en souches quand on s'est en aller là." Ca veut dire que les arbres étaient coupés, mais que les souches n'étaient pas encore enlevées, que les ponts n'étaient pas encore fait, ou étaient en construction. Donc le chemin était planifié, et était en construction.

    Quelques années plus tard, donc circa 1925, le chemin se rendait jusqu'au Lac Ste-Thérèse, mais les crues du printemps le rendait pratiquement impassable pour plusieurs semaines à la fois. Ce fut réglé plus tard...

    Revenons à la terre d'Aimé Bouchard, frère d'Yvonne. C'était la terre sur le bord du Lac, où est la descente du "quai du gouvernement". Concession VIII, lot 25. Nous présumons que ce quai (qui y est encore) fut construit par le gouvernement, lorsque la route arriva au bord du lac. Ce quai, et cette descente, sont importants, parce que, en 1921 ceci est le seul point de départ pour l'accès à la chaîne des lacs de la région.

    Je vous montre ici la descente à bateau, et le quai du lac au mois d'août 2020. Vous verrez très bientôt la première version du "quai du gouvernement"...

    Yvonne mentionne, que quand Aimé à acheté sa terre au bord du lac (circa 1921), il y avait un restaurant "qui ne marchait plus" (pourquoi il avait été construit alors qu'aucune route directe s'y rendait...??? nous ne le saurons probablement jamais). Ce restaurant était en bois rond, et avait deux appartement au deuxième étage.

    Nous reviendrons au "restaurant" dans quelques paragraphes, lorsque nous parlerons des églises du Lac.

    Avant, permettez-moi de prendre un petit détour, pour parler de l'édifice le plus vieux du village (avant qu'il soit démoli en 2019)... le chalet de la famille Lambert.

    Le Chalet de la famille Lambert

    Nous venons d'introduire Yvonne Bouchard et Jean-Marie Gratton. Ils nous reviendrons plus tard.

    Je vous introduit ici à la famille Lambert, voisin immédiat d'Aimé Bouchard (frère d'Yvonne). La famille Lambert possédait la partie nord du lot 24 concession VIII, celle qui contournait la partie sud-est du lac Ste-Thérèse.

    La famille Lambert est arrivée à Hearst le 6 juin 1920. Joseph Lambert est arrivé avec son fils, Zoël, et ses deux filles, Marie et Anna.

    Le premier terrain qu'ils ont achetés etait où est maintenant Expert Garage, au coin sud-est des routes 11 et 583 nord. Peu après, ils ont achetés la terre au bord du lac. M. Lambert était habile de construction (c'était son métier), et a construit la maison, que nous appelions "le chalet de Mgr Lambert". Cette terre commençait en face du magasin du village et se rendait au cimetière à l'est du magasin, pour ensuite continuer vers le lac (i.e. vers le nord), comprenant le côté sud est du lac Ste-Thérèse.

    J'ai mentionné "le chalet de Mgr Lambert". En réalité, c'était le chalet de la famille Lambert. Pourquoi "le chalet de Mgr Lambert"?

    C'est parce que le fils de Joseph Lambert, Zoël, est devenu un personage important dans la région. Il deviendra le bras droit de Monseigneur Joseph Hallé, évêque colonisateur par excellence pour le nord de l'Ontario, et grand défendeur de l'éducation catholique française dans la région. Aujourd'hui, nous connaissons l'abbé Lambert sous le titre de Monseigneur Lambert. Il possède le titre de Monseigneur, sans ne jamais être évêque. Tout comme Mgr. Hallé, il préconisait la religion catholique et la langue française.

    Note: à l'intérieur de ces pages, "le chalet de Mgr. Lambert" dénotera cette maison. En réalité, comme mentionné ci-haut, la terre, et la maison, appartenait à Joseph Lambert. Mgr. en a hérité lorsque son père est décédé, suivit par la familler Séguin (Marie a marié dans la famille Séguin, donc ça reste quand-même dans la famille...). Quelques autres propriétaires plus tard, nous l'apèlerons quand même "le chalet de Mgr. Lambert".

    Continuons avec l'abbé Lambert.

    L'abbé Lambert occupa plusieurs postes administratifs à l'intérieur de diocèse. Par exemple, il fut nommé superintendant de la construction de l'école Ste-Thérèse (celle de Hearst, pas celle du Lac) en mars 1929. Cette école de huit classes deviendra rapidement l'école principale pour les catholique français de la ville de Hearst. L'abbé Lambert fut longtemps directement impliqué à l'éducation catholique française de la région.

    Pourquoi mentionner Mgr Lambert dans ce texte? C'est parce que l'un des édifice qui a survécu pour plus de 80 ans au Lac Ste-Thérèse fut bâtit par sa famille -- pour ceux qui ont grandi au Lac, c'était "le chalet de Monseigneur Lambert". Certe, il a changé de propriétaire depuis, mais ce nom y est resté surtout pour les personnes qui ont grandit au Lac jusque dans les années 1900. Jusqu'à sa démoliton le 26 novembre 2019, c'était le plus vieux bâtiment au Lac.

    J'inclue ici trois photos du site du chalet de la famille Lambert: la première prise dans les années 1930 ou 1940, une autre juste avant sa demolition en 2019, et enfin, le nouveau chalet sur le même site, en 2022.

    Mgr Lambert (l'abbé Lambert dans ce temps-là) est aussi le premier prêtre à dire une messe au Lac Ste-Thérèse.

    Quand j'ai commencé à effectuer mes recherches sur le chalet, je ne savais pas exactement quelle année il fut bâti. Je savais qu'il y était au début des années 1930 (nous le verrons bientôt par les photos). Je savais aussi que la route du Lac Ste-Thérèse fut construite de Hearst jusqu'au Lac dans les années 1920 (voir récit d'Yvonne, ci-haut).

    Au début de l'entrevue avec Yvonne et Jean-Marie, Agnès avait demandée de parler des curés. Yvonne a mentionnée que Mgr Lambert fut le premier curé à venir dire la messe... dans le "restaurant" sur la terre de son frère! Elle a mentionnée que la famille Lambert avait bâti leur maison au bord du Lac environ la même année du mariage de son frère Aimé. En cherchant sur http://www.familysearch.org, j'ai trouvé qu'Aimé Bouchard s'était marié, à Hearst, le 15 août 1926 (avec Marie Elvire Poulin).

    Ces recherches nous aident donc en déduire que le "chalet" de Mgr Lambert fut construit circa 1926. Omer Cantin, de 2015 à 2019, était propriétaire du chalet. Il a toujours penssé qu'il avait été construit vers le milieu des années 1920 (avec du bois équari, scié à Jogues). Ca correspond donc à la date de construction: 1924-1926.

    Voici maintenant le point le plus ambigu de l'entrevue d'Yvonne. Elle parlait du "restaurant sur la terre de son frère". Nous avons quelques explications. La première, est que sa mémoire lui a joué un tour, parce que nous savons que la terre de la famille Lambert était EN FACE de la terre de son frère (Bouchard: lot 25; Lambert: lot 24). Par contre, nous savons aussi que, dans les années 1920, les lignes entre les lots n'étaient pas toujours précis. Il est possible qu'ils ne savaient pas exactement où la ligne était entre les deux lots.

    Cas spécifique, circa 1960, lorsque le chemin du Lac Ste-Thérèse fut refait, élargie, goudronné, les terres furent arpentés de nouveau. Mon père a alors apris que son entrée et son garage n'étaient pas sur son terrain, mais bien sur le terrain du voisin! (la ligne passait à moins d'un mètre de la maison, alors qu'il penssait qu'elle passait à plus de 20 metres plus au nord). Le voisin était son frère, donc ce n'était pas en problème, et des arrangements amicaux ont dû être fait lorsque les propriétaires ont changés. Le tout fut réglé d'une façon permanente en 2020 lorsque l'un de mes neveu a acheté l'ancien terrain de mon père.

    Une chose semblable aurait bien put arrivé entre les Bouchard et les Lambert. L'important est qu'il y avait une bâtisse qui abritait jadis un restaurant sur le plancher principal, et deux appartements à l'étage. Ce fait a été établi par plusieurs sources, et est corroboré par les photos.

    Quand la famille Lambert ont-ils prit possession des cette parcelle de terre? Nous savons que c'est dans les années 1920 (naturellement avant la construction de la maison). La date nous est encore inconnue.

    Et nous ne savons toujours pas où est cette troisième terre que les Bouchard avaient achetés dans la région du Lac Ste-Thérèse. C'est à ce moment que les archives de documents relatifs à des biens immobiliers de l'Ontario nous seraient utilent. Pour cet article, ce n'est pas critique. Nous savons l'année approximative, nous connaissons l'endroit, et que le bâtiment (i.e. "le restaurant") existait bien.

    Nous verrons d'autres photos du "chalet Lambert" avec les photos de la première églises, puisqu'ils étaient pratiquement côte à côte.

    Première église du Lac Ste-Thérèse

    L'église présentement dans le village est en fait la troisième église de l'endroit, et celle qui y est demeurée le plus longtemps.

    La première église fut un bâtiment convertit en église. Yvonne Bouchard Gratton, dans son entrevue, nous en donne un aperçu.

    Elle nous dit que M. Brosseau était le curé qui desservait le Lac Ste-Thérèse, et que le "restaurant" était l'endroit où la messe était dite. Ce "restaurant", ou plutôt l'édifice qu'abritait un restaurant et deux appartement est donc la première église du Lac Ste-Thérèse, débutant vers le milieu des années 1920.

    L'abbé Brosseau en était le curé. Le même abbé Brosseau qui était curé quand la famille d'Alphonsine Cantin a déménagé au Lac Ste-Thérèse en 1934.

    Michel Papillon, résidant du Lac depuis belle lurette, confirme le récit d'Yvonne: un restaurant qui deviendrait la première église du Lac était construit en bois rond, et était situé au bord du Lac; il avait deux étages, la deuxième abritant deux appartements. Date de construction inconnue, mais le récit d'Yvonne nous révèle qu'il y était déjà lorsque son frère Aimé a acheté la terre au début des années 1920.

    C'est aussi l'endroit où la première école fut établie; dans "le restaurant"; donc l'école le jour, la messe en fin de semaine. Le haut de cet édifice avait deux appartement. C'est probablement là où Jean-Marie Gratton, arrivé au Lac Ste-Thérèse en 1932, avait demeuré pour six mois, le temps de défricher et se bâtir une maison (dans l'entrevue, Jean-Marie parle de la bâtisse en "log", qui avait été construite par un certain Malcom Carrière. Nous croyons que c'est ce même restaurant dont Yvonne parlait, mais ce n'est pas clair. D'où l'autre ambiguïtée).

    Nous reparlerons plus tard de Jean-Marie Gratton.

    J'ai incorporé plusieurs photos de la première église, du chalet de Mgr. Lambert, et de la descente vers le lac et le quai du gouvernement. La plupart nous viennent de l'Ecomusée de Hearst, où vous pouvez aller y voir plusieurs des photos de Hearst et des environs.

    Notre-Dame-du-Lac à Lac Ste-Thérèse

    Yvonne, dans son entrevue, a mentionnée que, lorsqu'ils sont déménagés au Lac Ste-Thérèse, le nom était Notre-Dame-du-Lac. Peu de temps plus tard, le nom donné fut à Lac Ste-Thérèse. Donc vers le milieu des années 1920. Date précise inconnue.

    Plus haut, nous avons mentionné Mgr Hallé, grand colonisateur et en tête du diocèse de Hearst (quand il fut créer, en 1919, le diocèse de Hearst s'appelait "la préfecture apostolique d'Ontario-Nord". En 1920 il fut "élevé" au rang de "vicariat apostolique d'Ontario-Nord"; le chanoine Hallé fut élu "évêque in partibus de Pétrée" le 17 avril 1921 et fut mis en charge de sa colonisation - voir https://crc-canada.net/etudes-speciales/canadiens-francais-exterieur/colonisation-nord-ontario.html). Certains des articles que j'ai lu sur Mgr Hallé nous révèlent qu'il vénérait Sainte Thérèse.

    Nous supposons donc que c'est lui qui a décidé de changer le nom de Notre-Dame-du-Lac à Lac Ste-Thérèse. Supposition de notre part, mais en parti basé sur sa vénération de Sainte Thérèse, et le fait que l'école catholique française qu'il a fondé à Hearst fut donné le nom de... Ste-Thérèse! Coïncidence?

    Moulins à scie au Lac Ste-Thérèse

    Accès à la chaîne des lacs

    Autre petite "sortie" avant de revenir aux églises du Lac Ste-Thérèse. Pas vraiment relié aux églises, mais relié à l'économie du Lac Ste-Thérèse.

    Dans les années 1930 et 1940, toutes les terres aux environs du Lac Ste-Thérèse étaient colonisées. On commença même à en divisées (ce qu'Alphonsine Cantin a fait, pour trois de ses garçons). D'autres l'étaient déjà.

    Le chemin pour se rendre au Lac, à partir de Hearst, était relativement carrossable, et direct. Le quai du gouvernement était pratique, et facilement accessible. Ce quai était un endroit idéal pour accéder non seulement au Lac Ste-Thérèse, mais à la chaine des lacs: le lac Pivabiska, le lac Wolverine, le lac Hanlan, et même le lac Fushimi. Aucune route ne se rendait à ces lacs.

    Nous avons quelques photos d'un bateau appartenant à M. Louis Boucher, des années 1930, qui semble

    • être un bateau apte à transporter plusieurs personnes, à l'abri des intempéries
    • un bateau qui acceuillerait des passagers de plaisance
    • et/ou pour les amener sur leurs terres ou leur chalet sur un des lac mentionnés ci-haut
    • pour desservir des clients le longs de la chaîne des lacs

    Moulins à scie de Fontaine

    Le quai du Lac Ste-Thérèse était facile d'accès. Comme mentionné ci-haut, c'était aussi un accès facile à la chaîne des lacs... endroits propice à y installer un moulin à scie!

    En fait, sur la chaine des lac, il y avait DEUX moulins à scies, les deux appartenant à Zoé et Zachary Fontaine:

    • un sur le Lac Ste-Thérèse, bâti dans la baie au sud-est du lac
    • l'autre, bâti où est aujourd'hui la "passe-à-Fontaine", à Ryland

    Celui du Lac Ste-Thérèse fut établi en 1941. Les bureaux, un magasin, la cuisine et les deux dortoirs sont situés au coins opposé de l'église et du magasin général. Il ferma en 1955.

    Celui de Ryland, à la passe-à-Fontaine,fut établie en 1936. Pour cité un extrait du site http://www.scierieshearst.com/fontaine.html:

    On appelait aussi cet emplacement le camp 1 à Ryland. Ils y bâtissent aussi des camps, un magasin, une cuisine (cookerie) et une étable pour les chevaux. Les travailleurs et leur famille passent tout l'hiver en forêt, comme le précise René Fontaine:

    "Y'avait pas de chemin. On montait l'automne par les lacs avant les glaces et on sortait d'là le printemps. "

    Ce qu'il voulait dire, c'est que, à l'automne, ils partaient du Lac Ste-Thérèse et passaient par le lac Pivabiska et le lac Wolverine pour se rendre au camp 1 à Ryland.

    Au printemps, ils prenaient le sens inverse, pour sortir par le Lac Ste-Thérèse.

    Ce n'est pas clair s'ils restaient l'hiver au complet au camp, ou s'ils sortaient périodiquement pendant la saison. Par contre, nous savons que ce moulin ne fonctionnait que l'hiver.

    Pourquoi partir du Lac Ste-Thérèse? Parce qu'il y avait un chemin de Hearst au Lac Ste-Thérèse, et que le "quai du gouvernement" au Lac était bien établi. La rive était aussi bien développée et facile d'accès.

    Du quai du Lac Ste-Thérèse, l'accès au moulin du camp 1 à Ryland était facile, en suivant les lacs.

    Nous avons quelques photos du moulin à Fontaine au Lac Ste-Thérèse, et de la drave du bois, pour l'amener au moulin du lac Ste-Thérèse.

    Sur l'une d'entre elles, nous pouvons clairement voir que les billots étaient disposés sur le lac gelé; ces billots étaient ensuite acheminés au moulin, après la fonte des glaces.

    Les "camps" du moulin à Fontaine étaient situés au coin de la route où était le magasin du village, et où est la présente (et troisième) église.

    Ils étaient au coin nord-est.

    Nous avons deux photos de ses camps.

    Moulin à scie de Lévesque

    Les moulines à scies appartenant à Zoé et Zachary Fontaine n'étaient pas les seuls moulins dans la région du Lac Ste-Thérèse. En plus de ces moulins, J.D. Lévesque en avait un dans le Ritchie:

    En 1953, J. D. Levesque obtient une licence de coupe sur les Terres de la Couronne dans le canton de Ritchie, à 40 kilomètres au nord de Hearst. Il y aménage un moulin à scie à vapeur. Il laisse l’opération du moulin de Kabina à son fils Réal, qui sera secondé par son frère Yvon. (extrait de http://www.scierieshearst.com/levesque.html)

    Il gardera ce moulin jusqu'en 1963, année où les opérations furent déménagés à son nouveau moulin, permanent, à Hearst.

    Je me souviens, vers la fin des années 1960, aller au Ritchie avec mon père, et marcher sur le gros tas de bran de scie où était jadis le moulin. Sur un côté du chemin, il y avait encore de la vieille équipement; de l'autre côté, des vestiges où était les bâtiments du "camp".

    Pour vous aider à vous situer, nous avons fait une carte, démontrant la location des trois moulins à scie, par rapport au Lac Ste-Thérèse.

    Deux autres moulins à scie

    En plus de ces moulins à scie commerciaux/industriels, il y avait aussi quelques moulins à scie plus... modeste.

    Du site web http://www.scierieshearst.com/premieres.html:

    Plusieurs de ces moulins à scie fonctionnent grâce à des moteurs à vapeur, activés par une chaudière d'eau en ébullition, chauffée en brûlant du bran de scie. Les moulins sont souvent situés au bord de cours d'eau afin d'alimenter la chaudière et pour faciliter le transport des billots. D'autres petites scieries fonctionnent avec des moteurs de tracteurs.

    Il y avait deux autres petits moulins au Lac Ste-Thérèse: Fred Charpentier avait un moulin à scie dans les années 1930, pour scier le bois des colons. Il en est de même pour Clément Forcier, au milieu des années 1940, le printemps (voir http://www.scierieshearst.com/autres.html; ce site nous donne une longue liste de scieries de la région de Hearst). Il y a surement eu d'autre petit moulins artisanals, temporaire, pour desservir une famille ou deux.

    La photo que accompagne ce text est celle du moulin de Clément Forcier, activée par un moteur de tracteur.

    Magasin du village

    De retour à Jean-Marie Gratton, qui avait loué un (ou les deux?) appartements au haut de la première église.

    Il avait loué ce local pour un été (en 1932), le temps qu'il s'installe sur sa terre, qu'il cultiva jusqu'aux début des années 1940. En 1941, il acheta le magasin général de M. Ulric Simard; c'était un bâtiment bâti en bois rond, assez long, avec un petit magasin à un bout, et le reste, la maison. Ces années-là, donc début des années 1940, la malle "déménageait" du magasin d'Alphonsine Cantin, au magasin de Jean-Marie Gratton. Il devint le premier maitre-poste du Lac Ste-Thérèse.

    En 1947, Jean-Marie Gratton rebâtit le magasin au complet, de plus grande dimension, toujour avec une maison attachée; cette fois, avec les chambres à coucher au deuxième étage. M. Gratton a gardé ce magasin jusqu'à ce que M. Lionel Gagné l'achète en 1962. Par la suite, en 1980, Omer Cantin a acheté ce magasin, et l'a opéré jusqu'en 1987. Il en est resté propriétaire jusqu'à l'été 2022.

    A l'été 2022, l'ancien magasin fut acheté par Mylyène Coulombe-Gratton, la fille de Dany Gratton, fils de René, fils d'Adélard, lui-même fils de Jean-Marie. Donc de l'arrière-arrière petite-fille de Jean-Marie Gratton, ce qui veut dire que cette propriété deumeure dans la famille Gratton... Via son entreprise Follow Her North, Mylène en a fait un Bed & Breakfast...

    La vieille photo du nouveau magasin de Jean-Marie Gratton date de la fin des années 1940, peu après sa construction. Jeannine Papillon est la personne dans la photo. Jeannine était ménagère dans le presbythère, situé en face du magasin de M. Gratton (information sur le presbythère un peu plus tard dans ces pages). Photos gracieuseté de La Fondation Omer Cantin.

    Voici maintenant la connection avec cette édifice (i.e. le magasin) et la famille Cantin. La terre de Jean-Marie Gratton (où était situé le magasin) allait jusqu'à la terre d'Alphonsine Cantin. Ils étaient donc voisin... et étant voisin... il y a quelques fois mariage entre voisins. C'est ce qui est arrivé: deux des filles de Jean-Marie Gratton (Irène et Madeleine) ont mariées deux des garçon d'Alphonsine Cantin (Pierre et François, respectivement). Faut aussi dire que les Cantin, les Gratton, et les Desfossés (voisins juste à côté des Gratton) se visitaient fréquement.

    Une petite tangeante: la page Facebook de La Fondation Omer Cantin ( https://www.facebook.com/La-Fondation-Omer-Cantin-185914908100294) a d'excellente photos de notre patrimoine, basée sur celui des Cantin.

    Ca vaut la peine d'y aller.

    Souvenons-nous aussi que le magasin Cantin existait entre circa 1935 et... circa 1946. Je présume que le magasin était ouvert en 1946 parce que, lors d'une conversation que j'ai eu avec Bruno Germain (petit-fils d'Alphonsine), il avait demeuré chez sa grand-mère en 1946 alors qu'il commençait l'école au Lac Ste-Thérèse. Il n'avait que 6 ans (sa première année d'école), et, comme il deumeurait dans le chemin Rithie à quelques milles du village, et qu'il y avait trop de neige pour un garçon de 6 ans qui devait se rendre à l'école à pied, il avait demeuré chez sa grand-mère pendant la semaine pour quelques temps (un mois? deux mois? l'hiver?).

    Il se souvient que le magasin était ouvert.

    Les deux magasins, celui de M. Gratton et celui de Mme Cantin ont donc co-existés pour quelques années. Mais la re-construction du magasin de Jean-Marie Gratton c'est faite environ en même temps que la fermeture du magasin d'Alphonsine Cantin... coïncidence?

    Concernant le service postal, nous savons que les Cantin ont commencés ce service pour le Lac Ste-Thérèse. Ce service a déménagé au magasin de M. Gratton au début des années 1940 (date imprécise).

    J'ai récemment reçu une photo (merci Françoise!) du camion qui était probablement utilisé par la famille Cantin pour le transport du courrier de Hearst au Lac Ste-Thérèse. La photo est datée de 1941 ou 1943, donc une des dernières années où les Cantin ont amenés le courier de Hearst au Lac Ste-Thérèse. L'enfant Avec Gérard et Ernest Cantin est l'abbé Fernand Villeneuve, leur neveu.

    La deuxième église

    Avant de continuer, il est important de visualiser les endroits des différentes églises du Lac Ste-Thérèse.

    J'ai créer, avec l'aide de Google Earth, une carte démontrant l'endroit de ces trois églises.

    La deuxième église du Lac Ste-Thérèse fut situé dans un édifice à trois étages, tout juste à côté de l'église d'aujourd'hui. Cet éditice fut construit vers la fin des années 1930.

    Nous savons déjà qu'en 1932, lorsque Jean-Marie Gratton est arrivé au Lac Ste-Thérèse, il demeurait au deuxième étage de la première église, et que la messe se disant au premier étage. Dans son entrevue, Jean-Marie Gratton nous parlé de la construction de la deuxième église (il la surnomme le "presbythère-chapelle"). C'est cette église qui a été bâtie vers la fin des années 1930. Il la surnommait "presbythère-chapelle" parce que chaque étage avait sa propre fonction.

    L'architecture de cette église n'est pas celle d'une église catholique traditionelle, avec un transept, un plafond sur-élevé, et un clocher pouvant être vu de très loin. C'est comme si, dès sa construction, ils savaient que cette église serait temporaire. Les services religieux y étaient célébrés. Elle fonctionnais comme toute autre église. Sauf qu'elle n'était qu'une seule étage d'une bâtiment de trois étages.

    Le premier étage était l'église / salle communautaire. Les deuxième et troisième étages étaient le presbythère et les apartements. Le curé y demeurait, ainsi qu'une ménagère; Thérèse St-Jules et Michel Papillon m'ont confirmés que la soeur de Michel, Jeannine y était demeurée comme ménagère. Omer Cantin les as appuyés. La photo de Jeannine Cloutier (née Papillon), prise dans la cour de l'église, avec le magasin de M. Gratton en est une indice supplémentaire.

    Michel Papillon me révèla que cet édifice fut le premier édifice au village avec l'eau courrante ET les toilettes à eau...

    Avant la fin des années 1950, ce presbythère fut vendu à M. Gingras. Elle resta dans la famille de M. Gingras jusque le début des années 2000 (approx).

    L'école du Lac Ste-Thérèse

    Nous avons déjà mentionné que la première école du Lac était dans la première église: école la semaine, église le reste du temps.

    Mais, tout comme la première église, cette emplacement fut temporaire, et le nombre d'élèves justifiait un nouveau local. En fait, quelques années avant la construction du "presbythère-chapelle", la deuxième église, l'école a été construite (circa 1935), sur un morceau de terrain, don d'Aimé Bouchard; elle était situé au sud de l'église actuel; en 2022, c'est un terrain vacant. Au début, c'était une école à une salle de classe, mais peu de temps après sa construction, elle a été agrandie et une deuxième salle de classe fut ajoutée. Chaque salle de classe avait une "truie" (fournaise à bois rudimentaire) pour chauffer la salle; faut dire que certains matins, il ne faisait pas trop chaud quand les élèves arrivaient!

    Les toilettes étaient une bécosse à une quinzaine de mètres de l'école...

    Vers la fin des années 1950, cette école à été déménagée sur la terre de M. Fortier - ou est-ce Forcier... je me trompe entre ses deux noms... (Bruno Germain me disait que M. Fortier voulait en faire un poulailler), alors qu'une nouvelle école, "moderne", de deux salles de classes, avec des toilettes à eau, la remplaçait. Celle-ci a servit d'école jusqu'à circa 1965, ensuite de "drop-in centre"/salle communautaire du milieu des années 1970 jusqu'au début des années 1980; nous avions une table de pool et une table de tennis de table.

    Ces mêmes années, nous avions "déménagés" la patinoire du "crique" (i.e. du ruisseau du Lac Ste-Thérèse, en bas de la côte chez nous), à l'école. Nous avions aussi emménagés un terrain de baseball dans la cour de l'école.

    C'est Jacques, mon frère, qui avait prit ces initiatives; il avait contacté certaines personnes pour des dons en espèces (pour les matériaux), et nous avons bâtis les bandes de la nouvelle patinoire, nivelé le terrain, et installé quelques poteaux pour de la lumière.

    C'est surtout grâce à lui si le terrain de balle, la patinoire, et le centre communautaire ont pris jour.

    Vers le milieu des années 1980, sous l'initiative de Robert Trahan, cette école fut l'endroit pour prendre des cours de karaté (donné par Denis Ayotte). Quelques tournois régionaux y sont déroulés. Quelques uns de mes frères, ma mère, et plusieurs de mes neveux/nièces ont pris des cours de karaté pendant cette période, à cette endroit.

    L'école fut démolie dans les années 1990.

    Pour revenir à l'éducation, à cette école, quatre de mes frères ont été à cette école; tous dans la "nouvelle" école, donc celle avec les toilettes à eau (par contre, si me je souviens bien, Omer m'a dit qu'il a commencé dans la "vieille" école pour ensuite continuer dans la "nouvelle". Et Bruno et Thérèse se souviennent bien de la "vieille" école, puisqu'ils l'ont fréquenté pour plusieurs années). Elle avait deux classes: celle des jeunes, et celle des vieux.

    • Jules: première à la quatrième année. Ils étaient deux ou trois personnes dans le même grade.
    • Jacques: première à la quatrième année. Ils étaient quatres de la même année dans sa classe.
    • Gaétan: première à la quatrième année. Ils étaient trois de la même année dans sa classe
    • Joseph: première à la toisième année. Ils étaient quatres personnes dans son grade.
    Après la quatrième année, les trois plus vieux sont allés à l'école d'Hallébourg; Joseph est allé à l'école Saint-Louis à Hearst.

    Les trois plus jeunes chez nous ne sont jamais allés à l'école du Lac.

    Je n'ai aucune photo de l'extérieur de l'école (ou même de l'intérieur, lorsque c'étai un centre communautaire. Par contre, j'en ai quelques unes du mois d'août 1979, alors que nous avions une partie de balle, sur le terrain de l'école.

    Sur l'une d'entre elles, l'arrière plan nous donne une belle vue de la troisième église. Ca donne aussi une bonne idée où était situé le champ de balle.

    Activités du Lac / Plage / Restaurant Lambert

    Après la construction de la deuxième église, la première fut démolie. Nous n'avons pas de date pour la démolition de la première église, mais nous avons quelques photos du milieu des années 1940, nous démontrant qu'un restaurant avait été bâti à peu près où était cette première église (un peu ironique, puisque la première église était jadis un restaurant!).

    Dans les années 1940, tout les lots dans la région du Lac Ste-Thérèse étaient occupés. La route de Hearst au Lac était relativement carrossable (l'été), et la descente du Lac offrait une ouverture sur les autres lacs de la chaine des lacs. Cette endroit était donc relativement achalandée.

    Omer Cantin me dit que Marie, une des soeur de Mgr Lambert (mariée à Evariste Séguin) tenait ce restaurant; il est possible que d'autre l'ai tenu aussi (quelques précision sur ce restaurant dans quelques paragraphes). Omer se souvient bien de la famille Lambert et en a de bons souvenirs. Il les cotoyaient. Il surnomait le père de Mgr. Lambert "le capitaine". Omer était servant de messe pour Mgr. Lambert les matins (ces années-là, Mgr. Lambert était retraité; il passait ses étés à sa demeure, au Lac, et ses hivers au Québec). Omer connaissait ce restaurant.

    Il y a vendu plusieurs bouteilles (vide) de bière, de boissons gazeuses, venant de la plage du Lac! Pour se rendre à cette plage, il partait du quai, côtoyait le restaurant, et prenait un sentier qui contournait la baie sud-est du Lac (baie Bennett). Cette baie abritait jadis le moulin à Fontaine (pour Omer, ça se passait fin des années 1950, début des années 1960; rappelons-nous que le moulin à Fontaine avait fermé en 1955). Ca lui prenait une dizaines de minutes pour se rendre à la plage, à partir du quai.

    Cette plage, aussi très fréquentée par les gens de Hearst les fin de semaines des années 1940 jusqu'au début des années 1960, était sur le terrain de la famille Lambert. Il faut se souvenir que la terre de la famille Lambert, sauf pour la partie qu'il avait vendu aux Fontaine pour leur moulin, contournait le côté sud-est du lac.

    Parlant de la plage, Omer me disait, et c'est la même chose pour les plus vieux chez nous, que la plage était très occupée les dimanches après midi. Il y avait des centaines de personnes qui y venaient. En plus du restaurant près du quai, il y en avait aussi un à la plage. Et parfois, un "chip stand", celui de M. Thibodeau, y venait.

    Non seulement y avait-il ces deux restaurant (et le "chip stand"), mais M. Gratton du magasin général du village, avait installé un casse-croûte en face du magasin! Celui-ci était ouvert les fins de semaines et était occupé surtout le dimanche, pour deux raisons: la plage du lac, mais aussi les filmes qui jouaient au sous-sol de l'église... en face du magasin.

    Au détriment des usagers, la plage ferma au milieu des années 1960, lorsque la parcelle de terre qui comprenait la plage fut vendu. Cette vente créa des remous: plusieurs dans la paroisse, incluant certains membres de la famille Lambert, présumaient que cette parcelle de terre avait été donnée à la paroisse par la famille Lambert pour le bien de la communautée. Mais voilà que le terrain fut soudainement vendu à un particulier.

    Mon père faisait partie du comité de finance (probablement pas le vrai nom, mais c'était le comité paroissiale qui était responsable, avec le curé Ouellette, de gérer les finances de la paroisse). Le comité a apprit la vente de la plage APRÈS que celle-ci soit vendu; mon père était assez révolté, qu'il en a donné sa démission.

    La plage vendue, l'achalandage a dimunué considérablement. Presque en même temps ((à quelques années près), les diffusion des filmes au sous-sol de l'église ont arrêtés.

    Le restaurant de la plage, celui du quai ont alors fermés. Le casse-croûte de M. Gratton les fin de semaine a aussi cessé.

    Je voudrais maintenant revenir et clarifié certaines chose concernant "le restaurant Lambert", près du quai, sur le bord du lac.

    Au mois d'août 2022, un de mes frères et moi somme allés visité Denise Séguin, fille de Marie Séguin, petite-fille de Joseph Lambert. Denise nous parlait "du restaurant de tante Anna". Anna était l'autre fille de Joseph Lambert.

    Le restaurant avait été bâti par M. Lambert pour sa fille, Anna.

    J'avait l'impression que c'était un casse-croûte, où les gens s'achetait des friandises, et allait manger ailleur. Mais en discutant avec Denise, elle nous a donné une meilleur description de ce restaurant: en entrant, il y a avait une grande pièce, avec une grande vitrine donnant sur le lac. Des affiches des LumbertKings, équipe de hockey de Hearst étaient accrochés aux murs.

    Où on commandait, il y avait un comptoir vitré; ce même comptoir fut vendu au magasin du village -- il y est resté jusqu'à sa fermeture en 1987 (il y est peut-être encore!). Il n'y avait rien de chaud. C'était de la nourriture froide.

    Lorsque le restaurant est fermée, il fut rénové en chalet, et, à l'occasion, était loué.

    Plus tard, il est devenu le chalet de Denise. Elle y a ajoutée une aile.

    Elle nous as montrée quelques photos de son ancien chalet, qui est encore dans la famille (je crois!... mais je peux me tromper...).

    Une des photos qui accompagne cette page inclue une photo que Denise m'a permit de numériser (via ma caméra!), et de publier ici. J'en ai aussi prit une en août 2022, que je partage ici.

    Autre fait intéressant que Denise nous a mentionnée lors de notre visite avec elle. La route 583, en arrivant au lac Ste-Thérèse, est configurée de sorte qu'elle fait un cercle, pour que les voitures peuvent retourner dans la direction inverse. Au centre de ce cercle, un espace avec de l'herbe.

    Si vous regardez une photo des années 1940, vous remarquerez (parce que je le mentionne ici!) que la route allait directement au "quai du gouvernement": l'espace entre la route et le restaurant était ni plus ni moins un stationnement (dans les photos, on y voit presque toujours une ou plusieurs voitures de stationnées).

    Denise nous a apprit que le gouvernement avait contacté sa tante Anna pour acheter une partie de son terrain pour créer ce "cercle", ce rond-point, que la route fait aujourd'hui. Elle ne se souviens pas de la date spécifique, mais, comme nous verrons bientôt, la route du Lac fut refaite et élargie au début des années 1960; plusieurs lisières de terrains furent expropriés. Je crois que ce serait logique que la reconfiguration de la route, l'ajout de ce "rond point", aurrait été faite en même temps.

    Remarquez aussi, en comparant les photos des années 1940 et 2022, que non seulement le "rond du lac" fut ajouté au chemin, mais que le chemin est plus haut -- comparez en regardant les murs de pierres relatif à la hauteur du terrain devant le mur...

    La troisième église

    Bradlo

    Bradlo était un village composé surtout d'immigrant Slovaques. A son apogé, la communauté de Bradlo avait environ 200 personnes, une école, une église, un bureau de poste. Mais la vie était dure, et la population diminua, de sorte que le bureau de poste ferma en 1944, suivit de l'école ferma au printemps 1949.

    La troisième, et présente église fut déménagée de Bradlo en novembre 1948. A la fin de l'automne précédente l'église de Bradlo fut déménagée de Bradlo au Lac Ste-Thérèse.

    Nous avons une photo de l'église, alors qu'elle était encore à Bradlo.

    Nous vous présentons le lien d'un article sur Bradlo, écrit pas Rudy Bies, un des membres de la dernière famille à quitter Bradlo: http://www.slovak.com/bradlo/bradlo.html. Son frère, Ernie, est l'un des deux modérateurs du group privé Facebook/Hearstory. Rudy était une des personnes avec lesquels je fut en contact lorsque j'ai écrit cette article. Et Ernie est l'un des éditeurs du livre "Clayton's Kids - Pioneer Families of Hearst Public School", diponible à la Librarie Le Nord.

    Ernie a aussi écrit plusieurs articles sur Hearst, Cochrane, et le nord de l'Ontario: http://ontariohistory.org/bies-ix.htm.

    Pour ce site, Rudy m'a fait parvenir une liste d'institutrices à l'école de Bradlo, et le nombre d'étudiants (il était du nombes des étudiants).

    La dernière institutrice de l'école, Mary Sawrega (plus tard Bubnick) a prit une photo de l'église, lors de son déménagement, alors qu'elle passait près de l'école. Rudy Bies nous a fait parvenir cette photo.

    Nous devons donc remerçier les gens de Bradlo pour leur contribution de cette église.

    Tracteur à chenille D-7

    Voici maintenant comment est impliquée la famille Cantin dans cette troisième église: Ernest Cantin (le plus jeune des garçons d'Alphonsine), avec le partenariat du curé Antoine Labelle, avait acheté un tracteur à chenille D-7.

    Il n'y en avait pas de plus gros à Hearst. Le curé Labelle était un fervent de la colonisation; le tracteur d'Ernest Cantin était souvent utilisé pour ces fins. Pour l'aider, Ernest Cantin avait engagé un opérateur/conducteur, Jacques Guindon.

    Note: certaines sources nous disent que c'était "le tracteur du curé Labelle". En réalité c'était un partenariat entre Ernest Cantin et le curé Labelle, qui a duré de 2 à 3 ans.

    Les détails du partenariat... nous ne le saurons jamais avec certitude. Mon père nous disait que l'idée venait du curé Labelle, qu'il se cherchait un partenaire: le curé Labelle guarantissant le financement, Ernest en fit l'achat. En retour, le tracteur était utilisé pour certain "services à l'Eglise", décidé par le curé Labelle.

    Par contre, nous savons qu'Ernest Cantin gérait le tracteur, et que c'est lui qui l'a vendu: il nous a toujours dit qu'avec les profits de la vente de son tracteur à chenille, il s'est acheté le tracteur de ferme ("Ferguson") avec lequel notre famille a grandi (nous avons tous appris à conduire un tracteur sur celui-ci), et quelques instruments aratoire.

    Voici quelques photos de ce tracteur à chenille, l'un des deux utilisés pour déménager l'église. Nous avons aussi une photo du tracteur à ferme "Ferguson" que mon père avait acheté avec les profits de la vente du tracteur à chenille.

    Le déménagement

    Ce tracteur à chenille fut utilisé avec un autre tracteur (trois sources -- Michel, Omer et Pierre -- ont mentionnés que c'était celui de M. Vaillancourt) pour transporter l'église de Bradlo au Lac Ste-Thérèse. L'église fut installé sur des "runners", et partie de Bradlo en Novembre 1948.

    Nous avons une photos d'un affiche qui explique le déménagement de l'église.

    Je me souviens que mon père avait dit que deux jours avaient été nécessaire à déménager l'église. Mes sources me l'ont confirmés.

    Pierre Cantin, dans son récit des écoles et des trois églises du Lac nous résume le trajet du déménagement de l'église:

    • Parti de Bradlow, Lot 25, 26 et 27 concession 3, canton de Kendall; Suivi la concession 3 vers l'ouest;
    • Route 583 Sud vers la route 583 Nord;
    • Concession 8 et 9 vert l’est (pont à traverser);
    • Vers le Nord sur le lot à Arthur Lecours ou Adolphe Provençal;
    • Route 11 vers l'ouest;
    • Traverse la ligne du chemin de fer, le télégraphe et la rivière Mattawishkwia;
    • Route 583 nord vers le nord;
    • Les ponts sur la route 583 nord
      • Pont à la "dump" ;
      • Pont du Pit (ruisseau Sainte-Thérèse);
      • Pont chez Ernest Cantin (ruisseau Sainte-Thérèse);
      • Pont chez Camille (ruisseau);
    Environ au total 30 kilomètres (18.75 milles).

    Un de mes frères me disait que, sur le deuxième pont traversant le ruisseau Ste-Thérèse, les "runners" sous l'église ont bloqué sur le pont, et les deux tracteurs ne pouvaient plus tirer l'église. L'un d'entre eux a dû faire un détour pour traverser le ruisseau plus haut, pour revenir à l'arrière de l'église; enfin la pousser pendant que le premier tirait - c'est alors qu'ils ont pu traverser ce pont (ce récit m'a été confirmé par Bruno Germain, qui, à ce moment avait 8 ans, et a vu passer l'église en face de chez lui, près de ce pont).

    Rappellons nous qu'en 1948, la route était beaucoup plus basse qu'elle ne l'ai aujourd'hui. Près des ponts, le chemin était souvent plus bas que le dessus du pont; le printemps, l'eau passait souvent par dessus le chemin, avant ou après le pont. e déménagement de l'église devait donc se faire lorsque la terre était gelée, et que le niveau de l'eau soit au plus bas possible. Il est aussi possible que la traverse des différents ponts ne se soient pas aussi faite tous de la même façon...

    J'ai inclue quelques photos prises lors du déménagement. Nous savons que c'est pendant le déménagement, parce qu'il y a de la neige partout. La location exacte nous est inconue, mais certainement entre Bradlo et le Lac Ste-Thérèse!

    La re-construction / aggrandissement de l'église

    Après deux jours de route, la troisième église est arrivé au site actuel en novembre 1948.

    Le printemps suivant le déménagement, l'église fut érigée sur des "cages". Après le déménagement, une cave a été creusée, et une fondation en ciment fut coulé, jusqu'à la hauteur de la terre. Le restant de la fondation fut construite en pierre des champs par Ernest Cantin (il était maçon). L'église fut ensuite déposée sur cette fondation.

    Nous avons une série de photos, prises sous différent angles, et provenant de différentes sources.

    Vous remarquerez que l'église a été démanagée avec son clocher intact. Il faut se souvenir que le déménagement s'est fait en novembre 1948. En 1948, il n'y avait pas d'électricité le long du parcour. Pas de téléphone non plus. Par contre, il y avait le télégraphe, et lors du passage de la rivière Mattawishkwia, les fils télégraphiques ont dûes êtres temporarement démantelés. Mais à pars cet endroit, il n'y avait aucun obstacle aérien pour empêcher le déménagement de l'église. Aujourd'hui, ce serait tout autre chose!

    Autre fait à noter: l'église déménagée était la moitié la grandeur de la fondation construite (comptez les fenêtre... trois sur l'église origiale versus six sur la "nouvelle"). Les transepts, parties que ressortent le long de l'église, la nef, le choeur, et la sacristie, à l'arrière de l'église, restaient à être construites. Ce fut fait après que l'église fut déposée sur sa nouvelle fondation. Ces ajouts fûrent construits pendant l'année 1949, pour être prêt en 1950. Jean-Marie Gratton nous raconte que la construction avait prit près d'un an, mais Pierre nous dit que les travaux ont pris plusieurs années.

    Ce qui est probablement arrivé est que les travaux principaux, tel la rallonge la finition extérieur, s'est fait la première année. Ensuite, les travaux à l'intérieur de l'église, tel la construction du jubé, de la nef, du choeur, de la sacristie, se sont réparti sur "quelques" années... au moins jusqu'au milieu des années 1950, puisque Bruno me disait qu'il se souvenait y avoir travaillé avec un M. Saulnier, alors qu'il avait 14 ou 15 ans.

    Ainsi est née la troisième génération d'église du Lac Ste-Thérèse, en partie grâce à Ernest Cantin, qui a utilisé son tracteur à chenille pour le déménagement, et qui a construit la fondation en pierre des champs pour y déposer l'église.

    En réalité, c'était un effort communautaire. Toute la congrégation du Lac Ste-Thérèse y a travaillé fort non seulement pour la planification et le transport de cette église, mais aussi pour l'agrandissement, et la finition à l'intérieur. Lors de l'inauguration, l'église était plus de deux fois plus grande que lorsqu'elle était à Bradlo.

    Salle de cinéma

    Le sous-sol de l'église était utilisé comme salle communautaire, salle de cinéma. Vers la fin des années 1960, début 1970, je me souviens aller jouer du hockey balle dans ce sous-sol. Nous devions faire attention au poteaux!

    Au milieu des années 1950, le dimanche, les salles de cinéma était fermées à Hearst -- ce n'était pas permit d'ouvrir. Donc, les dimanche soir, les gens de Hearst venaient au sous-sol de l'église du Lac Ste-Thérèse pour regarder des filmes.

    Même si les photos du sous-sol ont été prises en 2022, nous pouvons voir par où les filmes étaient visionnées. Nous pouvons aussi imaginer que l'ouverture au côté droit de la photo donnerai sur la cuisine...

    Nous avons une photo de l'église, en 1979. Le revêtement de cette photo était possiblement le même que celui de 1949 ou 1950.

    Naturellement, tous les service religieux prenaient place à l'intérieur de cette église. Certains de ses services, tel la Communion Solennelle, ne se célèbrent plus en Amérique du Nord. Mais nous avons une photo (gracieuseté de Lucienne Levasseur), de Mgr. Lambert, avec Lucienne et Ange Aimée Levasseur, sur les marches de l'église, suivant la Communion Solennelle des soeurs Levasseur.

    Eglise préservée

    L'église d'aujourd'hui est une image de ce qu'elle était dans le milieu des années 1950. A part un nouveau revêtement extérieur et de la solidification de ses fondations, l'église n'a pas changé en plus de 65 ans...

    Les photos suivantes, incluant les photos de l'intérieur, ont été prises en 2022. En 1999, l'église a été revêtue; le toit a été refait, et l'intérieur repeinturée. Des travaux pour solidifier et stabiliser sa fondation furent aussi faite.

    Nous voyons le nouveau revêtement de l'église.

    La maquette fut un présenté à l'abbé Fernand Villeneuve en cadeau. Faut dire que l'abbé Villeneuve a célébré sa permière messe dans cette église, en 1967; il fut ordonné prêtre à St-Pie X la journée précédente et voulait célébrer sa première messe avec sa famille, dans l'église où il a grandit.

    Les marches de l'église sont originales. L'entrée de n'a pas changée.

    Dernièrement, pour commémorer le lien entre la communauté "perdue" de Bradlo, d'où vient l'église, et celle du Lac Ste-Thérèse, une plaque commémorant l'origine de cette église fut placée à la droite de la porte d'entrée de l'église. Sur la photo de gauche, la plaque est en partie bloquée par la porte qui est ouverte.

    Naturellement l'intérieur de 2022 n'était pas exactement l'intérieur de 1949.

    Par exemple, en 1949, comme mentionné ci-haut, l'église était la moitié de la grandeur de celle actuelle. Elle a été agrandie. Le plancher fut refait, ect.

    Il n'y avait pas de jubé. D'après le récit de Pierre Cantin, Jean Baptiste Cantin et Maurice Bourgeois en ont été les architectes et les contructeurs du jubé.

    De la photo du haut du jubé, vous remarquerez les tiges en métal qui vont d'un mur à l'autre. Ces tiges de métal sont attachées aux murs, pour les tenir solidement ensemble. C'était l'architecture du jour.

    Au début, il n'y avait pas de bancs. On utilisait des chaises.

    Les bancs sont arrivés quelques années plus tard (milieu des années 1950?).

    Par contre, pour moi, depuis le milieu des années 1960, l'intérieur de l'église n'a pas changée. C'est essentiellement la même chose, exception changements mineures.

    Un annecdote de Pierre Cantin concernant l'harmonium qui se trouvait jadis dans l'église: un des plus vieux des garçon Cantin, Thomas, était resté dans la région de Québec lorsque la famille a déménagée. Il était chez les Frères des Ecoles Chrétiennes à Ste-Foy, où il enseignait. Il connaisait bien la musique et plusieurs instruments.

    Lors d'une visite au Lac Ste-Thérèse pour visiter la famille, lui et certains de ses frères sont allés voir deux harmoniums, désuait, dans un vieux garage près de l'église. Ils ont conclus un marché avec le curé: s'ils pouvaient réparer les harmoniums, un irait dans l'église, et l'autre dans la maison des Cantin. Histoire courte: ils ont réparés les deux harmoniums. L'un d'entre eux est toujours dans la maison de Pierre Cantin, au Lac Ste-Thérèse.

    Omer Cantin m'a envoyé ce récit de Pierre Cantin concernant les églises. Il en vaut la peine d'être lu.

    Le restant des photos de l'intérieur de l'église sont les différentes statues exposées. Je les ai toujours vue dans l'église.

    La dernière photo est celle d'un confessionat mobile. Donald Gratton, qui a grandit à deux pas de l'église, et qui est allé à l'école du village, me dit qu'il a vu ce confessionat à l'école; il était utilisé pour les confessions faites à l'école.

    "Ma bébé fille"

    Une autre annecdote. Cette fois personel, en se qui concerne ma famille, ma mère en particulier.

    Quelques années après que l'église a été revêtue, le cimetière, laissé plus ou moins à lui-même pour plusieurs décénies, fut nettoyé. La plupart des tombes n'étaient plus démarquées. Le diocèse fut contacté, et la liste de personnes enterrées fut remise aux volontaires qui ont restaurés le cimetière. Plusieurs nouvelles croix furent plantées, commémorant les personnes enterrées.

    J'ai deux soeurs enterrées dans ce cimetière. Et un cousin. Des mortalitées infantiles, relativement commun durant ces années: plusieurs des frères Cantin du Lac Ste-Thérèse en ont eu (Ernest: 2, Pierre: 1, François: 1).

    Ma mère est décédée en août 2020, à quelques jours de ses 92 ans. Pendant ses dernières semaines à l'hôpital, elle était délirante. Une personne lui a donné un ourson, qui a fait ressortir des sentiments qu'elle gardait en elle pour près de 70 ans... Voici ce que j'ai écrit, sur Facebook, quelques semaines après son décès. Je le reproduit ici tel que je l'ai écrit, en septembre 2020 (en anglais):

    The two sisters I never met.

    I grew up 1.5 km from a small village. That village had a small church, which was brought there from a small abandoned Slovak Community 20 kms south (that was in 1950; my father was co-owner of the largest bulldozer around, a D7 Caterpillar. It was used to move that church to its current location).

    That small church is now only used for two months a year (July and August), for the Sunday morning celebration. A few hundred meters away, there is a small cemetery.

    That cemetery had been "neglected" until a few years ago (5?), when people started to mow the lawn, and added crosses (with dates, names) roughly where the people were buried. Old church records were used for information.

    Some of the last people buried there are two sisters I have never met: one was born in 1951 and lived 10 days. The other died as she was born.

    Mom never talked much about her two lost daughters. She would answer questions if we asked her. That was about it.

    But last month, on her death bed, someone gave her a teddy bear. She called it "Carmen", the name of her first born. In the delusional state she was (she was under the influence of pain killers, including morphine), she would be confusing make-belief, reality, and hallucinations. But, as I was sitting with her at the hospital, even though she would not recognize me as who I was, she would hug that bear, call it her "baby daughter", and emotionally say that her baby daughter lived for three days, and that they both cried together for three days...

    You see, although mom lost that daughter nearly 70 years ago, she was still enshrined in her memory. It was one of the last memories she shared with us (talking with my brothers and sister-in-laws, that was a common occurrence in the last couple of weeks of mom's life; even though she had "lost reality", her baby daughter was still with her...even though she might not recognize us).

    They re-united last month...

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    All this to say that if a mother loses a child at a very young age, even prematurely, the memory of that child will stay with the mother for the rest of her life. She might not talk about it much. It does not mean she forgot about it. In the case of mom, it seemed to be one of the last memories she had...

    Suite à cet article, j'ai reçu quelques commentaires de cousins/cousines, qui se souviennent de cet évènement. Pour la plupart, étant très jeune, c'était leur première "expérience" avec la mort. Pour résumer certains des commentaires, surtout ceux d'Isidore, Rose-Aimée, et Thérèse:

    • mon père a fabriqué le cercueil lui-même, avec l'aide de sa soeur Marie (elle demeurait en face de chez lui). Isidore, trop jeune pour aller à l'école, s'en souvient bien. C'était dans la salle à diner. Il se souvient de voir ma soeur, dans une couchette, "dormir" (en réalité, elle était morte).
    • ma mère n'a pas assistée aux funérailles: elle était encore à l'hôpital.
    • ils m'ont tous dit que c'était très triste, et très touchant.

    ----- Un merci spécial à Omer Cantin, Pierre Cantin, La Fondation Omer Cantin, Michel Papillon, Thérèse St-Jules, Bruno Germain, Ernie Bies, Rudy Bies, Donald Gratton, l'Ecomusée de Hearst, pour une grande partie de l'information et des photos pour cette article.

    Le cimetière du Lac Ste-Thérèse

    Les cimetières nous donnent un aperçu du passé d'une communauté. Ce qui suit en donne un bon exemple. Ce cimetière n'a servie que quelques décénies (1934-1963); il fut ensuite délaissé, pour être restauré au début des années 1990.

    En mars 2022, Omer Cantin m'a fait parvenir son travail de recherche sur le cimetière du Lac Ste-Thérèse. Ce travail de recherche contient plusieurs informations sur les personnes enterrées dans le cimetière.

    En août 2022, je suis allé au cimetière du Lac, et pris des photos de toutes les pierre tombales, les croix, que j'ai trouvé. Je publie ici aujourd'hui ces photos, avec l'information qu'Omer a receuilli concernant chaque personne défunte. La description et les notes sous chaque photo sont du travail d'Omer.

    C'est donc le résultat du travail d'Omer que je publie ici, travail qu'il a compilé en consultant les archives de la paroisse du Lac.

    Regardez l'âge des personnes défunte, et les notes ajoutées par Omer. Ca donne un aperçu de comment était la vie "dans le bon vieux temps!".

    Le restant de cette section n'est composé que des photos que j'ai prises, sous-titrés des commentaire, du travail d'Omer.

    Un remerciement aux personnes qui ont travaillés, au début des années 1990, à nettoyer et redonner une nouvelle vie à ce cimetière.

    Aussi un remerciement spécial à Omer Cantin qui a fait la recherche, et m'a donné les informations concernant les personnes enterrées dans ce cimetière.