Entrevue de Lucien Cantin, partie 1 de 4

Cette entrevue fut réalisé en 1983, par Marie Cantin, fille de Lucien. L'entrevue est répartie en quatres partie, chacune étant un côté d'une cassette audio, donc 30 minutes.

J'aurrai facilement put mettre le tout en un grand fichier, mais j'ai décidé de garder la transcription pour reflèter le médium sur lequel l'entrevue original fut enregistrer.

L'audio est disponible, au https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/2503659. J'ai écouté la cassette, et créé cette transcription.

Notes sur cette transcription

Il faut aussi se souvenir que cette entrevue fut faite en 1983. Lucien avait 76 ans, et les évènements qu'il raconte avaient eu lieu 50, 60 ans plus tôt. Il faut donc mettre en context. Il faut aussi pensser que la mémoir nous joue aussi certains tours parfois...

Résumé

La cassette commence avec comment on vivant à Ste-Catherine de Portneuf. La vie de famille; du téléphone du rang, du curé Jolicoeur. De la mort de son père; et de son grand-père. La vie sur la terre; les animaux, le charbon de bois, Lauréat; comment l'électricité est arrivée; la mort de Lauréat; des différents emploie qu'il a eu à l'extérieur de la ferme.

Il parle comment il a commencé son métier de maçon, en finissant avec l'apprentissage de son métier à l'école technique de Québec...

Entrevue

Marie: M. Cantin

Lucien: Oui..

Marie: Vous êtes né à quelle année?

Lucien: En quelle année... en 1907.

Marie: Vous êtes né ici à Sainte-Catherine?

Lucien: ouin

Marie: Vous avez toujours restez ici en st catherine?

Lucien: Toujours... toujours à Sainte-Catherine... ouin...

Marie: Parlez nous donc un peu de votre jeunesse ici...

Lucien: Ma jeunesse... c'est loin ça. J'ai toujours été un peu agité... passablement. J'ai fait beaucoup de commissions pour des voisins... j'aimais ça faire des commissions. C'etait la mode dans ce temps là... pour emprunter... soit de la farine du sucre... des ustensils quelquonque... parce que on n'avait pas d'automobile dans ce dans là. C'était à pied, on restait à deux milles et demi du village... Ca fait que j'avais à faire des commisssions. Où ce c'est que j'aimais le plus aller, là, c'était chez le bonhomme Joseph Vallière. C'était deux vieux, y'était donc ben content quand on y allait. Y nous paya avec des bombons ou avec de l'argent... j'ai déjé eu 5 cennes pour faire ma commission, pis avec des compliments en plus.

Chez nous on avait le téléphone, le dernier téléphone du rang... qui se trouvait à être dans le milieu du rang. Et puis on avait à faire à faire des commissions dans tous le rang. On avait le téléphone gratis, et puis on était obligé de faire les messages gratis. On a eu le premier téléphone de la paroisse. Les gens venaient téléphoner aussi, pour leurs commoditers, pas pour téléphoner chez les voisins parce que les voisins en avaient pas. Pour téléphoner au village, ou ben l'aute côté du village...

Entre autre, y'en a un qui venait téléphoner, y'avait pas grand place pour aller veiller j'pense, et pis y venait faire semblant de téléphoner... ah y téléphona aussi; y'arriva vers 8, 9 heures.. durant 'à veillée... on y'offra à s'assoir.".. ah... non j'ai pas le temps". Y s'assisa su'l coin du siége... y parta à 2 heures 3 heures dans nuite... y'éta pas difficile... Un home jamas pressé. Y s'en fisha lui, y resta à couché le lendemain matin y ouva dormir le lendemain matin... mais papa pis maman y'émaient pas ben ça.

Ensuite de ça, mon grand-père était agent pour vendre des centrifuges pour écreumer le lait. Mon père était agent pour vendre des machines oratoires.

Ça fa que j'ai eu l'occasion de faire plusieurs commissions... surtout maller des lettres au village. Ça j'y allas à pied... y'é pas question d'y aller en voiture... une petite course... deux miles et demi, c'était pas ben loin. J'en ait faite plusieurs commission d'même. J'étas pas tous seul nom plus pour faire la commission; mon frére y'était là aussi, seulement que mon frére... y'émais pas ben ça... pis moé ben j'aimais ça... parce que moé ça prenas pas de temps.

Je revient au téléphone. Le téléphone appartenait à monsieur le curé... à monsieur le curé Jolicoeur... c'était un curé execptionel. Un curé qui ben rendu service dans à paroisse... comme docteur, avocat, notaire... un homme extra-ordinaire autoritaire queque chose d'épouvantable. Y'a été 26 ans dans 'à paroisse Sainte-Catherine. On l'a perdu dans durant la guerre 14-17. Y'était aumonier d'l'aute côté là, dans le temps de la guerre. Et pis on l'a perdu dans c'temps là. Ca faque y'a été remplacé par un aute... On était ben content quant'y'é ervenu.

Seulement c'était un curé qui était ben difficile à aborder. Quand on'l'prenait de bonne humeur, c'était beau, c'était bon et puis quant'on l'prenait pas de bonne humeur, on était mieux pas aller le voir.

Vu qu'y'avait faite la guerre 14-18, y'avait eu des maladie d'l'aute côté, en tout cas y'était pas mal dans la médecine, y'était pas mal bon. Icitte pendant la grippe espagnol, y'en a seulement deux qui sont mort de la grippe espagnol. Y'en a eu des malades..., pareil comme partout ailleur SEULEMENT que le curé était assez bon docteur qui nous a toute réchappé.

Les gens des paroisses alentour... de St-Raymond, Pont Rouge, y venait voir notre curé. Saint Augustin, y'en venait de Saint Augustain aussi. Pis Y venait pour voir monsieur le curé pour avoir des remèdes, après ça des instructions, pour savoir comment s'organiser... en tout cas y'é z'as pas mal toute réchappé, ceux là qui venait le voir.

Marie: Ppis, tous ce temps-là, vous étiez combien d'enfants chez vous?

Lucien: Quand papa est mort, on était 10 enfants. Y n'é venu un autre après. Papa est mort dans le mois de mai. Pis le plus jeune, ben... quant est-ce qui é venu.. j'men rappelle pas trop là... le mois de juillet... aôut.. en tout cas...

Marie: Après que votre père soit mort... votre mère avait eu un autre enfant?

Lucien: Ouin. Ca été un gros morceau quant'y'é parti. J'étais pas vieux moé, j'ava 16 ans, j'avait toujours été à école... j'avais jamais été boss... ça fait que... savoir quoi faire su à terre...c'était pas mal difficile.

Ca fa que... l'grand-pére y était. C'était mieux que rien, mais y'était jamais content. C'est ben de valeur de le dire, mais y'était jamais content... faisait jamais à son goût...

Ca fas que mon oncle, y'a un d'mes oncles qui y'a offert à aller rester chez eux, parce qui savait que... c'était pas pour marcher... je sais pas... Nous autre on aimait bien mieux de pas l'avoir.

Ou cé qu'on a eul le plus de service, là, c'est de nos voisins, surtout un de nos voisins... à toute les soirs, y venait nous trouver, pis y nous disait quoi fére.. y s'informa qu'est-ce que c'est qu'on avait faite. Y nous a rendu un grand service... Ca fait que... on lui demandas des services aussi. C'est lui qu nous dirigea.

Et puis monsieur le curé Jolicoeur ben vu qu'y'avait un téléphone... y'avait besoin d'monde, ça fas qu'y'a engager mon frère... y'était pas vieux, mon frère s'trouva à voir 18 ans. Ca fa que... il la engager... $12 par semaine. C'était un gros salaire. Et puis, ça... c'était le seul... à peut pra le seul argent qu'on avait pour acheter, payer, ce qu'on avait à payer... Ca fait qu'y nous a rendu service beaucoup.

Après ça... ben y'a vendu son téléphone, y commençait à être vieux monsieur le curé... ca fait qu'ya vendu son téléphone... et puis Lauréat, mon frère, y'a travailé pour un particulier dans Sainte Catherine, qui s'est greillé d'électricité... y'avait un dynamo qui amanchait su ça turbine, y'avait un moulin à scie, pis y'emmencha ça su ça turbine le moulin à scie... on avait d'la lumiére seulement qu'le soir.

Dans le jour, y'avas besoin d'eau pour son moulin, et puis, le soir, ben y c'est acheté un dynamo pis y mettait ça su ça turbine la nuite. Ca fa qu'on avait pas un gros courrant. C'était ben faible. Quand tous le monde avait à fére à s'en servir... à peu près à même heure, pour faire le train, on avait presque pas de courrant. Fallait faire sure qu'on avait les fanals pour éclairer la lampe électrique. Ou c'que c'est que la lumiére était l'meilleur c'était en plein coeur d'la nuite qnd tout l'monde était couché pis dormait. L'a on avait d'la bonne lumiére...

On était obligé de t'nir une lumiére allumée la nuite pour pas faire brûler son dynamo, lui. Ca fait que c'est ça qu'on faisait. Ca fait que dans l'milieu d'la nuite, la lumiére était belle, la lumiére était blanche... assez qu'on faisait y'inque brûler des globes... à cause la lumiére était trop forte...

Pis quand tout le monde en avait besoin pour faire le train, soit le soir, l'hiver, le matin c'est pareil, le courrant était pas fort. On avait beau mette des globes forts... on avait pas assez... ça éclairait pas assez, fallait marcher à taton quasiment. C'était pas un gros pouvoir... y'a changé sa patante, y'en mit un autre dynamo plus fort.. ha là ça avait du bon sens... un dynamo plus fort, pis y'avait un régulateur su son dynamo... a ben là ça avait du bon sens... Ca chargait plus fort. A l'heure de faire le train, le courrant était plus fort un peu. On était pas greillé ben ben d'électricité... ça nous coûtait aussi cher de globe comme ça nous coûtait à éclairer avec d'l'huile de charbon... d'l'huile de charbon, on savait qu'on avait pas une grosse lumiére, le fanal ça éclairait pas beaucoup, mais on n'avait une bonne lumiére toujours... mieux que le globe à l'électricité.

Marie: Vous avez pas trouvé que c'était une bonne invention, ça, l'électricité?

Lucien: Non, c'tait pas ben ben traire, pas ben traire. Mais ca fait rien, on s'éclairait à l'électricité. On avait pas le droit d'mette aucun moteur la dessus. De quoi qui chauffe, c'tait pareil. C'était juste pour la lumiére. Juste pour la lumiére.

Après ca, y'a travailler... je sais pas... 4, 5 ans j'cre'ben... Ben y'é mort y'avait 25 ans pis y travaillait pour Arthur Drolet. En tout et cas, y'avait toujour travaillé là. Ca fait qu'y était 7, 8 ans... 19... ah non, pas 7, 8 ans... 6 ans... y'a été 6 ans. Y c'é faite tué par l'électricité... dans les poteaux.. en faisant ses tranferts... y'était après collecter le 110, et pis y'a voulut se déplacer dans l'poteau, pis avec son grappin y'a voulut piquer son grapper pour se solider et pis là y'avait les mains sur le fils 110 et pis le ground du transformeur qui pass dans c'temp là le pouvoir électrique était renforci y'avait un gros dynamo pis un turbine spécial qui marchait seulement pour la lumiére marchait jour et nuite, et puis son grappin a toucher au ground du transformeur pis y'on dit qui c'é trouver à prendre du 2,200.

Ah oui.

Ca fait que y'a rester pendu par sa ceinture. Y'avait sa ceinture dans l'poteau y'a resté pendu là.

Ca fait que là on c'est trouver... à parde, parde ça... ça fait qu'on é tombé... pas ben riche...

Marie: Là c'était vous qui tombiez le plus vieux là... en premier...

Lucien: Ah oui, ouin, ouin... J'ai travaillé moé aussi en même temps que lui, à même place qu'lui; on travaillait toué deux... on travaillait toué deux... pis... on avait pas ben cher... moé j'avait 75 cennes par jour... et dix heures... j'ai travaillé... a bon... plusieurs étés...

Marie: c'était six jours par semaines?

Lucien: pardon...

Marie: six jours par semaines?

Lucien: Six jours... ah oui oui oui, six jours par semaines... 10 heures par jours... ah oui oui oui... charier des colombages... à l'épaule... charier ça dans l'cours du moulin. A marcher dans l'brin d'scie, c'est assez dur pour la jambe. Dans c'temps là on était capable de marcher... ca allait ben...

Marie: vous aviez quel âge à ce moment là?

Lucien: Quel âge... ben... j'avais au d'sus d'20 ans en tout et cas... parce que Lauriat est mort à 25 ans, moi ben j'avais un an de moins... ca fait que j'avait au d'sus d'20 ans... mais j'ai travaillé par escousse... c'était l'été, l'hivers j'travaillait jamais là... travaillait jamais là... ça fait que j'ai travaillé par escousse. j'ai pas travaillé tout le temps à tous les jours, mais en tous et cas, de 20 ans à 24 ans... j'ai travaillé... plusieurs escousses... des escousses l'été... j'ai travaillé sur la construction aussi... c'est un homme qui avait toujours de quoi à faire... c'était quasiment comme... le curé Jolicoeur... y donnait d'louvrage à tout le monde, y refusait à peu près jamais de monde

Marie: Ca c'était le propriétaire du moulin, ca?

Lucien: Oui, oui... Y'entreprenait des... des chantiers l'hivers, ca fait qu'y avait du sciage à faire l'été... son moulin à scien marchait l'été... continuellement.. Y'a marché jour et nuite... un an si c'est pas plus... et puis ça employait pas mal de monde, pas mal de monde... Et puis... y r'fusait pas d'monde... seulement que... y payait pas de première classe... y trainait, y trainait... y prenait du temps à payer... mais en tous cas... y nous donnait d'largent temps en temps toujours.

Et puis j'ai travaillé par secousses... j'ai... y'a bâtit des maison, y'entrepenait des maisons à construite... y'a bâtit 4 maisons toujours un été... j'ai travaillé sur ses chantier, là, un bord et d'lautre... ah y'a, y'a rendu service lui aussi... à la paroisse... parce qu'y'a donné d'louvrage au monde pas mal... pas mal... y'a des fois que l'monde disputait après par rapport à'paye... mais en tout cas... y'a rendu service... y'a rendu service

Marie: Pendant qu'vous travailliez là, vous travailliez sur la terre en même temps?

Lucien: Ah oui. Ca c'est quand que mon frére, le plus jeune que moé, Jean-Baptiste a été capable de... prendre la besogne, là... ben là j'lui disait quoi fére... pis ... y'était capable de travailler avec les ch'vaux... c'est lui qu'y'a prit ma place... ouin...

Marie: Pi vous vous êtes allez travailler au moulin?

Lucien: hein?

Marie: Y'a prit votre place sur la ferme, Pi vous vous êtes aller travailler au moulin?

Lucien: C'est ça, c'est ça, j'ai été travaille au moulin... ouin, ouin... ah ... y'a rendu service à'paroisse...

Marie: Vous avez travaillé combien de temps au moulin...

Lucien: Ben... 3... 4... 5 ans... ben c'est des p'tites escousses... dans l'temps des récoltes, fallait que j'resse sur la terre... pis ben là ben... commint qu'ont perdait du temps avec lui... ça faisait rien en toute... y nous r'prenait quand on r'venait... pis c'ta correct... ça marchait ben... j'ai travaillé.. des p'tites escousses... souvent... souvent... des p'tites escousses... on était ben m'ner, ben usés... de première classe... ça faisait toujours, c'tait toujours bon... toujours correct... nous autres, ça faisait ben notre affaire de même... parce que y'aller tous l'temps, che ben j'aurrait pas été capable, ... fallait que j'reste à maison... pis... ent'e les récoltes, ben j'avais le temps d'y'aller... ça fait que j'ai changé de place souvent...

Marie: Pis, c'est après ça que vous vous êtes marié?

Lucien: Hein

Marie: C'est après ça que vous vous êtes marié, c'est dans cette époque là là?

Lucien: Ouin... ouin... ben... pas tout à fait. Parce que je me suis marié à 27 ans. Pis ca ce que j'parle, c'est de 20... à 24... 20... à 24 ans. Pis après ça, ben j'avai apris le métier, j'avait été à Québec... avec... deux de mes oncles, pis un ami... on avait été à Québec... mon oncle Pierre Drolet était briquleur, pis y m'avait conseillé d'aller avec lui... à Québec... à l'école technique, pour apprendre la maçonnerie, le briquelage plutot; ça fait que j'ai été avec lui... ça j'avait 21 ans quand j'ai commencé.

Et pis, j'prenait des p'tites jobs... j'travaillais au moulin, là... pis y'a des fois que j'prenais des jobs.. à travers de ça... faire des cheminées... pour tout chacun... ça fait que j'y allais. Quand j'avais d'autre jobs ailleurs.

Ca fait que... après ca, quand que Lauriat est mort, j'y ait été ben moins pour Arthur Drolet... là ça... ça allait mieux dans mon métier... j'allais travailler pour lui encore... quand qu'y'avait des maisons... qui construisait des maison... qui avaient des cheminées à faire faire... qui y'avait des foyers à faire faire... là ben c'est moé qui y'allait.

A part de ça, j'y ai été moins. Je prenais des p'tites jobs partout dans 'paroisse... je trouvais qu'avait des cheminées à faire faire... pis de la maçonenrie, de la pierre à posée... j'ai faite des solages... en bloques de ciments... pis des solages en pierres... et pis... ah... par la suite, j'suis venu que j'étais entrepreneur...!... Ah oui... j'ai travaillé... j'ai faite... ah oui, j'ai vendu ma terre après ça. Et pis, j'ai déménagé au village, pour être proche de mon ouvrage

Marie: Vous avez resté au village?

Lucien: oui... j'ai resté au village... [mots indescriptibes] lac Saint Joseph. Parce que le plus gros de mon ouvrage, c'était au Lac Saint Joseph.

... Là ben, j'ai déménagé là... j'ai bâti la maison... avant... j'ai travailé deux ans... à ma maison... j'travaillait l'hiver.

J'voyageait avec un ch'val là... pis je laissait mon ch'val chez mon voisin... Et puis, j'travaillais à la finition d'la maison... j'travaillais en d'dans.

La maison, je l'ai monté... ça pas été ben ben long... J'su venu que... j'avais trop d'ouvrage pour travailler tout seul... j'ai engagé un briqueleur, pis un maçon... un homme agé... ça fait qu'on s'est mis toué deux pis on a l'vé la maison. Le solage était faite d'abord là... on a monté la maison en bloque de ciment... en bloque de ciments... sa va vite... on montait ça... les chassis étaient faite d'abord... pis on posait les châssis à mesures pis on a faite juste le carré d'la maison, pis les soliveaux... pas d't'plancher... y'on été échaffaudé par déyors... et pis on a montés la maison... ah.. deux semaines... on 'était couvert... on l'on couvert pis on l'a laissé d'même.

Après ça, ben moé, ben moé l'hiver, j'avais l'temps d'aller travaillé là moé, j'mettai un poêle dans cave là, sul l'sable dans cave là, pis ça chauffait, ça chauffait toute la maison.

Ca fait que j'ai travaillé deux hivers pour faire la finition de la maison. Même que quand on a déménagé, la maison n'était pas toute finie partout. En haut y'avait yinke les divisions de chambres de faites d'un côté. Pis en bas, quasiment pareil.

Pis la cave, y'avait rien à faire... y'avait juste le plancher. En tout cas, j'ai travaillé deux hivers. Je voyageait... pis je voyagaient en voiture, avec un cheval... parce que l'hiver, j'avais pas grand chose à fére.

Marie: C'est pendant l'hiver aussi qu'vous avez faite du charbon?

Lucien: Oui, ah oui... plusieurs hivers... j'ai faite du charbon, pis après ça j'faisait du sucre le printemps. Et... j'ai faite du charbon... ah bon mon doux... comment d'années... mon oncle Pierre Drolet, celui qui m'a conseillé d'apprendre un métier, c'est là qui m'a conseillé d'apprendre un métier... y'a passé un hiver avec nous autre.

La première hiver... non, pas la première hiver après que papa est mort... une couple d'hiver après... c'est là qui m'a conseillé d'apprendre un métier, ben y'avait plusieurs garçons chez nous là... on était 7, 7 garçons... ça fait que... c'est pour ça qui m'avait conseillé d'apprendre un métier, pis là ben j'avait été avec lui... à Québec...

Ca fait qu'la première hiver qu'y'é venu, c'est là qui m'a conseillé ça.

Et puis... en tout cas, y'a travaillé toute l'hiver lui avec nous autre, pis y nous a montré à travailler... ça a ben faite. Et pis y'avait d'mandé sa place pour aller travaillé sur les p'tits chars électrique à Québec.

Y'était veuf, y'était veuf, lui.

Et pis... y'avait d'mandé sa place pour travaillé icitte pis su é chars électrique. Ca fait qu'y'a pas faite tout-à-faite l'hivers avec nous autre... on avait commencé à... entaillé la sucrerie quant qu'y'a été d'mandé, y'a eu sa place pour aller travaillé sur les p'tit chars électrique.

Alors ca fait qu'là ben, y'a été obligé d'y aller, ça fait qu'on n'a engagé un autre pour nous aider à faire du sucre, parce qu'on était jeune... on aurrait pas été capable de.. faire le sucre tout seul... on aurrait pas été capable... Fait qu'on a engagé un jeune pour... on a engagé un homme pour nous aider à faire le sucre.

Ca fait que... ca fait que vu que j'avait commencé à prendre ce métier là... ben j'ai continué, et pis ca a ben été, ca a ben été... j'ai travaillé pas mal... j'ai travaillé des hivers complètes... la maçonnerie...

Marie: Le cour que vous avez suivit, y'a duré combien de temps?

Lucien: Deux hivers. ... la première hivers, c'était... 20... 20 leçons. La deuxième c'était 40 leçons la deuxième hivers. 40 leçons.

Marie: C'était deux, deux soirs par semaines?

Lucien: C'était deux soirs par semaines... On prenait le train. Je partais de dans l'bois moé là... quand j'ai voyagé à l'école technique. Partais de dans l'bois... à 3 milles, et pis je soupais en pasant chez nous... avec deux voyages de charbon... pis j'allais à station avec deux voyages de charbon un chemin faisant.

Je détellait dans un étable, chez un cultivateur là... et pis après à veillé là ben j'raportais, j'ammenais mes deux ch'veux... j'emmenait deux voyages de charbon pis j'enrageais ça pour dételler avant que l'train arrive... dételler ben décharger mes voyage à station, ca fait que ça me faisait deux voyages de charbon, rendu à station. Après la veillée, ben, j'm'en venais avec mes deux ch'vaux.

Marie: vous preniez le train, vous allier suivre votre cours en ville, vous reneviez ici à la sation, puis là vous r'preniez vous ch'vaux, c'est ça?

Lucien: C'est ça, c'est ça. L'école technique, ben c'tait à Québec, c'est sur l'boulevard Charaque(?) ça... ça existe encore j'cré ben... ch'sais pas, j'me suis pas informé...

fin du côté A de la première cassette


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