Quand j'ai atteint l'âge de commencer l'école, nous demeurions très loin du village (plus de trois kilomètres). Alors ma mère a emprunté des livres de lecture en français et en anglais et elle m'a enseigné à lire. Ce qui est surprenant, c'est que ma mère ne savait pas un mot d'anglais et c'est elle qui m'enseigné à le lire. Elle dit qu'elle aurait tellement rêvé de devenir enseignante et c'était sa chance de réaliser son rêve. J'ai commencé l'école au mois de mai, après que les froids et les tempêtes de l'hiver furent passés et à la fin de juin, je suis passée en deuxième année.
Il ne faut pas penser que notre école ressemblait à la vôtre. Pas du tout. Il n'y avait pas d'électricité ni d'eau courante. Les toilettes (ou bécosses) étaient dehors au fond de la cour. Dans un coin du corridor, il y avait une chaudière d'eau avec une tasse pour boire (la même tasse pour tout le monde...) et un genre de bassin pour se pour se laver les mains. Quand l'eau devenait trop sale, il fallait aller vider le bassin dehors. Ça te surprend que nous ayons tous survécu malgré ces conditions hygiéniques si précaires?
Au début, il n'y avait qu'une seule salle de classe, c'est-à-dire de la première année jusqu'à la huitième année. Si ma mémoire est bonne, nous étions entre 25 et 30 élèves. Imagine le pauvre professeur qui devait enseigner tous les sujets à toutes les classes. Il arrivait souvent que les grands aidaient aux plus petits. C'est peut-être à ce moment qu'est née ma vocation d'enseignante. Après quelques années, le groupe étant devenu trop nombreux, la classe fut divisée en deux.
Ce doit être difficile pour toi d'imaginer mon école !!
    - Thérèse Germain St-Jules
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