Les premières années

La famille Alphonsine Cantin arrive au Lac Ste-Thérèse dans le courrant de l'année 1934, en plusieurs étapes: en mars, deux personnes arrivent pour préparer la construction de la maison; en mai, François arrive avec le contenue d'un wagon de chemin de fer, y compris des animaux; en juin, Alphonsine arrive avec 4 de ses garçons; finalement, en octobre, le reste de la famille arrive, avec un autre wagon de train contenant leurs biens.

La deuxième maison est maintenant construite avant l'hiver (nous comptons le "shack de 16 x 20 pieds comme étant la première maison). Cette nouvelle maison avait deux étage.

Une étable est aussi construite, pour y abriter les animaux. Nous avons une photo de cette étable, en bois rond.

Note: il n'est pas clair si le premier étable a été construit dès leur première année au Lac, ou si c'était la maison original qui avait été déménagé à cet endroit. Pourtant, en regardant la photo, je serais porter à croire que c'était nouveau...

Même si quelques acres étaient déjà défrichés, il a avait beaucoup de travail à faire de ce côté: la coupe des arbres, arracher les souches, souvent en utilisant soit des boeufs ou des chevaux, pour ensuite brûler les branches, les souches, les racines. Suivait le labour, encore avec des animaux, et enlever, déplacer les roches en utilisant un "stone boat", sorte de traineau à bas relief, pour pouvoir y rouler les roches dessus, et les amener dans un tas au milieu du champ.

C'était un travail dur, mais qui devait être fait.

La photo du défrichage nous vient du livre de François, "Un gars ben ordinaire".

Après la labour, c'est l'ensemensement, pour y faire pousser le foin afin de nourrir les animaux. La coupe du foin, surtout les premières années, était un travail manuel: couper le foin pour le laisser sècher dans les champs, ensuite mettre le foin coupé en tas (les veilloches). Une voiture, tiré pas les chevaux, passait ensuite pour ramasser le foin; les fourches étaient utilisées pour le mettre dans les voitures.

La voiture était amené à la grange, le foin y était transféré, entreposé pour nourrir les animaux pendant l'hiver.

Nous avons quelques photos: une qui démontre la coupe du foin, avec la fabrication des veilloches (elle nous vient du livre de François, "un gars ben ordinaire").

L'autre photo est avec Ernest, Pierre, et Gérard qui amènent un voyage de foin à la grange. Regardez à l'arrière plan, comment les clôtures étaient fabriquées.

Les semances, le soin des animaux, la coupe de foin, le défrichage n'étaient pas les seuls travaux à faire. L'étable construite la première année n'était pas suffisante pour les animaux et le foin. Une rallonge fut construite quelques années suivant la construction initiale.

J'inclu une photo de cette rallonge, daté de 1937. Cette "rallonge" est encore debout aujourd'hui (autre photo), mais pas l'étable originale. Sur la photo, remarquez la différence de style de construction: la planche remplace le bois rond.

D'autre bâtiments furent aussi érigés: un hangar, un poulailler, la porcherie. Il faut dire que, en 1940, la plupart des gars étaient des hommes: le plus jeune avait 18 ans, donc ils étaient plusieurs hommes à travailler sur la ferme. Non seulement étaient-ils des "fermiers", mais ils devaient être habile à la construction!

Nous avons une photo des installations de la ferme, en 1940, qui comprend la maison et le magasin, le hangar, la grange (mais pas encore complètée tel que nous la connaisons aujourd'hui), le poulailler, la porcherie.

A noter que le hangar cache une partie de la grange (surtout celle de l'étable originale).

Pendans les années 1940, la famille a remplacée l'étable original; elle l'a démolie, et crée une rallonge à la grange. De plus, elle a construite deux nouvelle granges sur leur terre, qui fut divisée en trois parties: la première, où était établie la famille, la deuxième, où Jean Baptiste demeurera, et une troisième, où Ernest élevera plut tard sa famille. Ces deux nouvelle granges, comme plusieurs des granges dans ces années, furent construites lors d'une "corvée", pendant laquelle plusieurs fermiers travaillent ensemble pour monter la charpente de la nouvelle grange.

Voici une photo d'une corvée, circa 1945. Elle nous vient d'Omer, et represente probablement soit la grange de Jean Baptiste, ou celle d'Ernest. Ces gens-là n'avaient pas peur des hauteurs!

Il n'y avait pas que le travail. Il y avait aussi des loisirs, tel la pêche. Voici une photo de Pierre et de Thomas, après une pêche réussite, circa 1940.

Pendant que les hommes travaillaient la terre, Alphonsine et les filles, en plus de tenir maison et appuyer leurs frères aux travaux de la ferme, ont ouvert un magasin.

Ce n'est pas clair si le magasin général d'Ulric Simard, au village était ouvert. De toute façon, même s'il existait déjà (il ne semblait pas exister en 1933), les Cantin ont décidés de bâtir un magasin à même la maison, et desservir la population grandissante de la région immédiate.

En plus du magasin, ils entreprirent le transport du courrier postal de Hearst au Lac Ste-Thérèse (ce fut les premier à le faire). Pendant plusieurs années débutant en 1934 ou 1935, les Cantin, surtout Pierre, allait à Hearst, trois fois par semaine, chercher "la malle", pour l'amener au magasin Cantin (naturellement, en même temps, il amenait probablement des provisions pour le magasin), où les colons pouvaient y venir chercher leur courrier (dans une autre page, nous verrons que le premier "maitre poste" au Lac Ste-Thérèse serait plus tard, en 1941).

Nous ne sommes pas certain quand le magasin a fermé. Lucie aidait beaucoup au magasin, et elle s'est mariée en 1943. Nous penssons qu'il a fermé quelques années plus tard, à peu près en même temps que de gros changements se passaient à l'autre magasin du Lac Ste-Thérèse (informations additionelles dans un autre article...).

Le transport de "la malle" se faisait en cheval + voiture l'été, et avec un traineau tiré par les chiens l'hiver. Il faut dire que les premières années, les chemins n'étaient pas ouvert l'hiver (il faut aussi mentionné que le tracé actuel du chemin allant au Lac Ste-Thérèse date du milieu ou même de la fin des années 1920, donc relativement nouveau). Donc l'hiver, la neige était simplement "tapée" par les gens qui y voyagaient...

Nous avons deux photos du magasin: sur la première, Ernest est assis, grattant sa mandoline (cette mandoline est encore dans la famille). Sur la deuxième, nous y voyons quatre des frères Cantin: Ernest, Gérard, Pierre, Jean Baptiste. Sur cette photo: le magasin est à notre gauche, et la maison à notre droite. Et si vous regardez bien, vous verrez Alphonsine dans la porte de la maison!

Nous avons aussi une photo de l'attelage des chiens. C'est ce genre d'attelage que Pierre utilisait avec ses chiens pour aller à Hearst, chercher le courrier. Les enfants l'utilisait aussi pour aller à l'école, surtout ceux qui restaient plus loin dans les concessions.

Nous n'avons pas encore discuté de l'éducation des enfants après le déménagement. C'est surtout parce la plupart avaient déjà fini leur éducation: une sixième année était suffisante pour les membres de la famille, surtout les garçons. Arrivé au Lac Ste-Thérèse, l'école était au village: une bâtisse à deux salles de classes, qui a fermé au début des années 1960 (certains de mes frères y sont allés; elle a fermée avant que je commence l'école).

Seulement les deux derniers (Gérard et Ernest) étaient assez jeune pour aller à l'école du Lac. Ils n'ont pas fait plusieurs années - si je me souviens bien, dans les garçons, Ernest était celui qui a été à l'école le plus longtemps; il a fait sa sixième année, peut-être sa huitième, mais certainement pas plus.

Nous sommes maintenant au milieu des années 1940. Tel était la vie de fermier, l'été, pour les Cantin. L'hiver, ils avaient droit à 100 cordes de bois sur les terres de la courronne. Avec les années ce droit de coupe a augmenté, pour en atteindre 200. Donc l'hiver, les hommes coupaient du bois pour vendre aux compagnies forestières.


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