Ancêtres Pominville




De Oka à Hallébourg

Oka - hier et aujourd'hui

Avant d'aborder les raisons du déménagement d'Oka vers Hallébourg, je voudrais avant tout de toucher à la région d'Oka et de Saint-Benoît, où ma mère est née, et où elle a passer ses premières années.

Oka et Saint-Benoit sont deux petits villages situés dans la municipalité régionale de comté de Deux-Montagnes, sur les rives du lac des Deux Montagne, immédiatement à l'est de l'Ile de Montréal, sur le Saint-Laurent.

Pour vous aider à vous situer, j'ai enclu une carte, issue de Google Maps, démontrant le trajet à prendre, en voiture, du village d'Oka, à celui de Saint-Benoît. En cliquant sur cette carte, vous y verrez beaucoup de détails de la région: à l'est est la grande ville de Montréal.

Vous y remarquerez aussi plusieurs municipalités mentionées dans la section précédente: Laval (Ile de Jésus), Blainville, Sainte-Thérèse, Saint-Eustache. Oka est sur le Lac des Deux Montagnes, où la rivière des Outaouais (Ottawa River) se déverse. Le Lac des Deux-Montagnes se déverse dans le fleuve Saint-Laurent, qui lui se déverse dans l'océan Atlantique...

Ma mère nous parlait souvent d'Oka. Mes parents y sont allés à maintes reprises. Jusque dans les années 1970, et même début 1980, la parenté d'Oka, Saint-Benoît venait à Hearst d'une façon assez régulières.

Nous entendions donc parler d'Oka et de Saint-Benoît régulièrement. Maman aimait son "fromage d'Oka", même s'il empestait la maison (disons seulement qu'il avait une odeur... envahissante!).

Lorsque j'ai construit la première version de mon site web, en 2006, ma mère avait une série de cartes postales de sa région natale, que son père avait amené avec lui pendant le déménagement d'Oka à Hallébourg. En 2006, je les ai mis sur mon site, tout comme je les mets ici aujourd'hui... mais avec un "twist": en mai 2022, je suis allé à Oka, amené avec moi une copie de ces cartes, et pris des photos en essayant de reproduire ces mêmes cartes postales.

Je partage ici les versions circa 1935 et 2022 de ces mêmes endroits. L'angle des photos ne sont pas exactement les mêmes, mais vous pouvez voir que certaines choses n'ont pas beaucoup changées... alors que d'autres ont changées de vocations!

J'inclu une carte indiquant les endroits où j'ai pris mes photos, en mai 2022.

Des dix photos circa 1935, j'en ai reproduite sept (je pourrais dire huit, puisque deux des photos étaient de l'église étaient très semblable l'une à l'autre).

Entrée du village.

La première carte que j'avais était celle de l'entrée du village. Je ne sait pas de quelle entrée elle était... donc je n'ai même pas cherchée à la reproduire.

Côte de La Trappe.

La deuxième est celle de la "Côte de La Trappe". "La Trappe" est une petite agglomération; on pourrait dire un petit village sur le chemin d'Oka.

C'est aussi où les trappiste, cette congrégation religieuses stricte, s'était établie à Oka en 1881 (d'où le nom "La Trappe"). C'est eux qui ont fondés l'Institut Agricole d'Oka, qui a formé plusieurs agriculteurs et agronomes dans cette région, entre 1930 et 1960.

La rue Saint-Sulpice. (1935, 2022); Naturellement, après près de 80 ans, les zone résidentielles changent. Les arbres grandissent (ou disparaissent); les haies "poussent"; les poteaux de téléphone (ou d'hydro) apparaissent.

Mais si nous regardons attentivement, certaines choses sont les mêmes. Comme cette maison avec le pignon avant "en forme de bec". Le charactère de la rue semble être le même; le trotoire fut enlevé, mais la rue reste la même largeur.

Nous ne le voyons pas sur la photo, mais cette rue longe le lac des Deux Montagnes. Il n'y a pas de maison sur le côté "droit" de la rue: il y a de la verdure, puis le lac des Deux Montagnes.

J'imagine que jadis, il y avait des maisons, mais que, dû aux inondations, elles furent toutes démolies.

C'est une rue tranquille, à l'est de l'église, du presbytère, et de l'hôtel de ville. C'est un cul-de-sac.

Le lac des Deux Montagnes (1935, 2022); C'est difficile à dire exactement d'où la photo pour la carte postale originale fut prise. Si j'avais à deviner, je dirai que c'est soit du quai municipale, ou d'une jetée en face de l'église.

Il n'y a plus de jetée en face de l'église, alors j'ai pris une photo du quai municipale, regardant vers l'est.

Le lac des Deux Montagnes est un élargissement de la rivière des Outaouais, lorsque celui-ci ce jette dans le fleuve St-Laurent. Le lac est au sud de l'archipel d'Hochelaga, un groupe de 320 iles incluant l'Ile de Montréal (ville de Montréal) et l'Ile Jésus (Laval).

Ce lac est de 43 km de long, et sa largeur est de plus ou moins 10 km, selon l'endroit.

Si vous prenez l'autoroute entre Ottawa et Montréal (417 en Ontario; 40 du côté du Québec) le grand pont entre Vaudreuil et l'Ile de Montréal est le pont de L'île Aux Tourtes. Au nord de ce pont, c'est le lac des Deux Montagnes; au sud, le fleuve Saint Laurent (certains pourraient dire que c'est une baie du lac des Deux Montagnes dans le Saint Laurent; ils pourraient avoir raison...). Lorsque je traverse ce pont, ça me donne l'impression que j'arrive à Montréal (ou que je quitte le grand Montréal).

Le traversier Oka-Hudson (1935, 2022); il est situé tout juste à côté de l'église, près du qui municipal.

Malheureusement, lors de ma visite en mai 2022, il était fermé. Plusieurs des mesures spéciales concernant la COVID-19 étaient encore de vigueur... c'est peut-être la raison.

Comme nous pouvons voir sur la photo de 2022, l'embarquadaire était en place. Il ne restait que le poussez un peu plus vers l'eau, et d'y amener le traversier...

Ce service de traverse entre Oka et Hudson existe depuis 1909. La distance entre Oka et Hudson est de 2 km, et prend une dizaine de minutes à franchir.

Wikipédia me dit que, si les conditions sont bonnes, un pont de glace est mis en place l'hiver.

Eglise et presbytère de L'Annonciation d'Oka (1935, 2022); Mon grand-père avait deux cartes postales concernant l'église et le presbytère. J'en reproduit ici seulement une, celle prise du quai municipal.

En 1721, la première église est construite par les Sulpiciens et les Amérindiens; en 1819, un clocher de bois comprenand deux cloches, est ajouté.

L'église et le presbytère brûlent en 1877; reconstruction en pierre débute deux ans plus tard, et dure 4 ans (1879-1883). Le clocher est achevé en 1907.

Le presbytère brûle de nouveau en 1923, pour être reconstruit encore une fois (mais raccourci de 10,5 mètres côté est). C'est celui que nous voyons dans les photos, et qui existe encore.

Aujourd'hui, le presbytère sert de maison de repos aux Sulpiciens

Note: l'information historique fut recueilli via les plaques historiques de l'endroit.

L'Institut Agricole... aujourd'hui école secondaire! (1935, 2022);

L'école d'agriculture d'Oka fut construite en 1930 par les trappiste. Peu après sa construction, elle inclue aussi une école de médecine vétérinaire.

Vers les années 1960, elle est transformée en un collège privé géré par les pères de la Consolata.

Au début des années 1970, la commission scolaire locale achète l'édifice, la propriété, et la transforme en école secondaire.

(Information receuillie sur la page wikipédia de l'école secondaire d'Oka)

Encore aujourd'hui, l'agriculture est importante pour cette région.

Les silos de la ferme des trappistes. En arrière, le monastère (1935, 2022);

Ce complexe était connu de mes grands-parents comme étant la ferme des trappistes à La Trappe.

J'ai mentionné les trappiste avec la carte postale de la Côte de La Trappe. En voici maintenant plus de détails.

Les trappistes sont arrivés de France en 1881, après être expulsés de leur abbaye de Bellefontaine à Bégrolles-en-Mauges. Ils sont venu à Oka, invités par des prêtres de l'ordre de Saint-Sulpice de Québec (de là la rue Saint-Sulpice à Oka). Ils avaient une réputation de "moines agriculteurs", et sont venu y établir une ferme école... celle que l'on voit dans la photo de circa 1935.

Cette ferme école est devenu en 1893 une école d'agriculture et une faculté universitaire en 1908: l'Institut Agricole d'Oka. En 1930, ils ont conclu, avec le gouvernement provincial, une entente selon laquelle ils s'engageaient à dispenser un enseignement universitaire en agriculture pour les trente prochaines années en échange d'une subvention de 300 000$

C'est l'Institut Agricole de la photo précédente. 1930 à 1960...

De retour au trappistes et au monastère.

Même en France, les trappistes étaient reconnue pour un nombre de produit d'agriculture, l'un d'entre eux, le fromage... d'où le fameau fromage d'Oka! Chaque fois que ma mère allait à Oka, ou que de la visite venait d'Oka, nous le savions: la senteur de ce fromage perméait la maison!

Le monastère que l'on voit présentement est la quatrième version du monatère. Les premières trois versions étaient situés où est présentement l'école secondaire d'Oka (voir photo de l'Institut Agricole plus haut): initialement construite en 1881, le monastère comprend aussi l'Ecole d'Agriculture d'Oka en 1890; il est détruit par le feu en 1902, et en 1915! En 1930 il est démolit et est reconstruit sous l'Institut Agricole d'Oka.

Entre temps, en 1915, la quatrième version du monastère, celle que l'on voit ici, est construite; elle est renovée en 1990. Les moines y sont demeurés jusqu'en 2009, lorsqu'ils sont déménagés à leur nouveau monastère, à Saint-Jean-de-Matha, dans la région de Lanaudière, Québec.

A son apogée, la communautée religieuse du monastère comptait 178 moines.

Aujoud'hui, le complexe trappiste appartient à la Corporation de l'abbaye d'Oka, corporation à but non lucratif fondée le 20 janvier 2005. Il comprend aussi une auberge.

Une grande partie de l'information historique fut receuilli via les sites internet de l'Abbaye d'Oka et de l'Institut agricole d'Oka.

La grille du Monastère (1935, 2022).

Cette photo devrait représenter l'entrée du monastère des trappistes. C'est vrai pour la plupart des gens.

Mais pour ma famille, elle représente beaucoup plus: c'est celle de la maison où mon arrière-grand-mère, Armelande Legault, est née, en 1870! Armelande Legault était marié à Paul Gratton, le père de Béatrice Gratton, ma grand mère maternelle.

La propriété des Legault fut achetée par les trappiste, qui sont venu de France pour s'y établir, et fondée l'école d'Agriculture d'Oka. La propriété des trappiste était connu sous le nom de La Trappe... d'où le nom de La Trappe d'aujourd'hui.

Heureusement, la maison de mon arrière-grand-mère est préservée. Les personnes qui travaillent à la réception de l'auberge ont même un nom spécifique pour cette maison: elle me l'ont dit, mais je ne l'ai pas écrit, et l'ai oublié... :-(

Lorsque j'y suis allé en 2022, je n'avais pas réalisé que le fromage d'Oka, le monastère, les fermes, le magasin de l'Abbaye, l'Institut Agricole (aujourd'hui une école secondaire) étaient tous directement relié à cette organisme religieux...

Saint-Benoît

Un petit mot sur Saint-Benoît.

Lors de ma visite à Oka, j'ai décidé d'aller faire un tour à Saint-Benoît, paroisse où Béatrice Gratton, ma grand-mère, est née. Je n'y avait jamais été.

18 kilomètres séparent Oka de Saint-Benoît. Ce sont des terres agricoles, de légumes et de fruits, tels pommes et vignes.

Saint-Benoît est un petit village agricole, avec une grosse église catholique traditionelle. Je présume que c'est dans cette église que mes grands-parents maternels se sont mariés... surtout que, à l'arrière, où est le cimetière, j'ai trouvé la pierre tombale de la famille Gratton!

Cette pierre tombale m'a révélée une chose que je ne savais pas: trois des membres de la famille de Paul Gratton (Béatrice, Benoît, et J.-Paul), ont mariés trois des membre de la famille de Maxime Pominville (Henri, Catherine, et Rose)!

Le déménagement

Vous avez maintenant un peu d'information sur Oka et Saint-Benoît, où mes grands-parents sont nés, où ma mère a passée une partie de son enfance.

La section précédente nous a démontrée que la famille Pominville y était installée pour plusieurs générations; celle des Gratton, un peu moins. La ferme de Maxime, puis d'Henri, produisait de bon produits. Béatrice, institutrice avant de se marier, élevait la famille et aidait à Henri à veiller au bon fonctionnement de la ferme paternelle.

Pourquoi donc, dans les années 30, Henri Pominville décida-t'il de quitter une maison assez confortable, un village établi, pour se retrouver dans un coin perdu, dans le nord de l'Ontario? La réponse à cette question nous est donnée en partie par deux des filles d'Henri et de Béatrice: Marguerite, et Cécile, et par le contexte économique de l'époque.

Le début des années 30 marque une, sinon la plus grande, crise économique que le Canada ait connu. L'assurance chômage n'existait pas. L'assistance social tel que nous la connaissons aujourd'hui, non plus. Les emplois se dissipaient comme la vapeur dans l'air. Il n'y avait pas de travail pour les gens.

C'était à croire que les fermiers, avec leurs vaches, leurs récoltes, avaient de quoi se nourir. Pourtant, la terre des Pominville produisait bien. Là n'était pas le problème. Henri avait acheté la terre paternelle. Les vaches produisaient du lait, qui, en temps normal, se vendait bien. Il vendait aussi les produits de son verger. Ses poules, cochons, moutons, subvenaient aux besoin de la famille grandissante.

Mais il avait des paiments à faire. Il avait acheté la terre de son père, et se devait de rencontrer ses paiments.

Au début, tout allait bien. Il avait de bon prix pour ses produits. Mais, quand la crise économique survint, les emplois s'envolèrent, les gens n'avaient plus d'argent, et ne pouvaient plus acheter les produits des fermiers. La valeurs des produits a donc chutée à moins de la moitié de leur valeur, du jour au lendemain. Si produits pouvaient être vendu!

Malheureusement, le père d'Henri se montrait peu flexible pour le remboursement de sa ferme. Nous l'avons vu plus tôt dans ces pages, et je cite de nouveau un passage d'Edgar Pommainville de son livre POMMAINVILLE D'AMÉRIQUE (p. 462), "Henri acquiert la ferme paternelle à Oka. Le temps pénible de la dépression ne joue pas en sa faveur et il peut difficilement faire les paiements à son père pour la ferme. Voyant que ce dernier se montre peu flexible sur le remboursement de la dette, Henri décide d'aller s'établir dans le Nord ontarien."

Ce n'est qu'une partie de la raison du déménagement.

En 1932, un "Congrès national de Colonisation" était tenu à Montréal. Le but de ce congrès était de démontrer que la colonisation "canadienne" (i.e. catholique française) était nécessaire pour la survie de "sa race" (expression ouverte à interprétation, selon le contexte des années 30)...

En même temps, la revue mensuelle "La Voix Nationale" encourageait les Québécois à aller s'installer au nord de l'Ontario, où des terres arables étaient mises à la disposition des colons. l'Eglise Catholique française encourageait fortement ses fidels à y aller, afin de s'assurer la colonisation du nord de l'Ontario par les canadiens-français, avant que d'autres groupes s'approprient le nord de l'Ontario.

Pour la famille Pominville, qui avait déjà 8 garçons, trouver des terres dans la régions d'Oka pour chacun d'entre eux serait très difficile, compte tenu des prix élevés de ces terres. Les prêtres colonisateurs, via La Voix Nationale, ne cessaient d'encourager les fermiers à déménager au nord de l'Ontario, où, disaient-ils, les terres étaient bonne, arables, et pas cher.

Comme mentionné ci-haut, les paiments pour la terre étaient très difficiles à rencontrer. Nul ne savait quand les prix remonteraient.

Une décision se devait d'être faite.

Henri Pominville est donc allé visiter la région d'Hallébourg pour s'y procurer une terre. Il en acheta une, d'un M. Bégin. Au retour à Oka, plein d'enthousiasme, il réussi à convaincre la famille que de déménager à Hallébourg était pour le bien de sa famille. La famille laisserait donc une grande maison à deux étages, relativement confortable.

Le village d'Oka, situé au début du Lac des Deux Montagne, où la rivière Outaouis se jette dans le fleuve St-Laurent, était bien établi, avec une grande église, un grand presbytère, et même une école d'agriculture.

Je vous en ai montré des photos, ci-haut.

Marguerite [Pominville] Cantin nous racontait que les chemins, à Oka, étaient de graviers et étaient entretenues été comme hiver. Il était facile de visiter les voisins et la parenté d'Oka et de St-Benoît, à tout temps de l'année...

Les préparations pour la vente de la terre familiale à Oka furent organisées. Un encan fut choisit comme méthode de vente. Noël Pominville (neveu d'Henri) qui avait 16 ou 18 ans à l'époque, en fut le secrétaire.

Ce même Noël Pominville deviendra un pilier de la société d'Oka. Il fut maire de la Paroisse d'Oka, 25 ans plus tard, de 1961 à 1973, et de 1977 à 1979.

Je me souviens qu'il soit venu nous visiter à Hearst, dans les années 1970.

Après l'encan, le déménagement. Il se fit le 19 mars, 1937. Le trajet d'Oka - St. Eustache s'est fait en traîneau tiré par chevaux, avec Arthur Lanthier (beau-frère d'Henri). François Pominville (frère d'Henri) est venu chercher les enfants en camion pour les conduire à la gare de Montréal.

Il n'y avait pas de chemin déblayé entre Oka et St. Eustache, dont l'utilisation du traineau était nécessaire.

Avant de partir, une photo de famille chez Maxime, le père d'Henri. On y voit presque toute la famille.

La famille Pominville, comprenant 2 adultes (Henri et Béatrice), partaient donc d'Oka, avec 9 enfants, dont un bébé de trois mois, pour une aventure colonisatrice, à Hallébourg. La première partie du trajet fut de se rendre à Montréal. Ensuite, le train jusqu'à Hallébourg. Ce train comprenait un wagon, loué par M. Pominville, qui comprenait leur ménage, outils agricoles, des animaux, des provisions.

Arrivé à Hallébourg, la famille est demeurée au presbytère pour une semaine, avant de déménager sur la terre, où le travail les attendait. Les terres n'étaient pas toutes défrichées. Les routes de glaise étaient peu praticables l'été... encore moins l'hiver (par contre, certains dirons que la route était meilleur en hiver, puisqu'elle était gelé...)! La ferme était à moins d'un mille du village: le clocher de l'église pouvait être vue de la ferme. Il n'y avait pratiquement pas d'automobiles: les déplacements se faisaient à pied, en traineau à chien (l'hiver), ou en voitures tirées par un ou des chevaux.

La maison acceuillant la famille était en bois équarie, d'un étage, d'environ 24 par 26 pieds. Un grand contraste comparé à la maison de deux étages d'Oka! Et elle devait suffire à 13 personnes...

Imaginez: les enfants ET les parents couchaient tous dans la même pièce, qui servait aussi le jour. Donc plusieurs lits devaient être rangés à chaque matin.

Il n'y avait pas d'eau courrante, ni de renvoie d'eau (ce qu'ils avaient à Oka). Naturellement, pas d'électricité non plus. La toilette consistant au pot-de-chambre la nuit, et à l'extérieur de la maison le jour.

Partir d'un village établi, des terres relativement riches, pour arriver à Hallébourg, où la plupart de la terre devait être défricher avant d'être ensemenssée...

Sur une entrevue enregistrée en 1974, Béatrice nous révèle que sa première impression, lors de leurs arrivée à Hallébourg, était de vouloir immédiatement retourner à Oka. Henri, de son côté, dévoile qu'il voulait persévérer, pour réussir, et pour le future de leurs enfants.

Pour démontrer comment loin Hallébourg était situé vis-à-vis Oka, j'ai inclue une carte (via Google Maps) avec le trajet entre ces deux endroits. En utilisant une automobile, en 2023, c'est près de 12 heures de route (le trajet démontré utilise les routes du côté ontarien. En 1937, la route 117 à travers la réserve faunique La Vérendrye aurait été beaucoup plus difficile; aujourd'hui encore, la plupart des gens utilisent le côté ontarien, parce que cette route est moins isolée).

La distance entre ces deux endroits: 1 090 kilomètres.

Note: la plupart de l'information nous vient de ma mère, Marguerite Cantin, mais aussi de Cécile Proulx, et des photos de famille de la famille Pominville. L'enregistrement de l'entrevue avec Henri Pominville et Béatrice Gratton, fait en 1974, gracieuseté de Sylvio Pominvile (petit fils d'Henri et de Béatrice).

Mais elle nous viens aussi d'un travail universitaire de Josée Thibodeau effectué pour le cours de l'Histoire du Nord de l'Ontario (enseignée par Danielle Coulombe), sur le vécu de Marguerite Cantin, en mars 1998. Grâce au travail de Josée, une partie de ce que ma mère nous racontait a été mise sur papier. Je voudrais donc féliciter Josée d'avoir entreprit ce projet, car il aide à ramener plusieurs souvenirs, qui m'ont aidés pour quelques autres pages de ce site web.


Tout droits réservés / All rights reserved,

claude@ccantin.ca, https://ccantin.ca.