Ancêtres Pominville




Les premières années à Hallébourg

La famille Pominville a déménagée de Oka, à environ 60 km de Montréal, à Hallébourg, à environ 1,000 km de Toronto ou d'Ottawa.

Nous reproduisons de nouveau la carte qui indique le chemin à faire, en automobile, d'Oka à Hallébourg.

Nous montrons aussi, sur une carte "moderne", où était situé la terre d'Henri et de Béatrice. La carte nous montre qu'ils étaient relativement près du village.

Vous remarquerez peut-être que le chemin passant le long de cette terre se nomme aujourd'hui, le chemin Pominville.

Le dernier article mentionnait que la maison à Hallébourg consistait à un "shack" en bois équari, d'environ 24 par 26 pieds, sans eau courrante, sans renvoie d'eau, et d'un seul étage. Toute la famille dormait dans une même pièce qui servait à autre chose le jour.

Nous incluons une photo de quelques membres de la famille, assis sur le perron de cette maison.

Voici les membres de la famille Pominville, lors de leur déménagement, en mars 1937:

Souvenez vous... un "shack en bois équari, de 24 x 26 pieds". Pas d'eau courrante. Pas d'électricité...

  • Paul, né le 12 juin, 1924; 12 ans
  • René, né le 20 décembre, 1925; 11 ans
  • Jean, né le 6 janvier 1927; 10 ans
  • Margueite, née le 1 septembre 1928; 8 ans
  • Denise, née le 17 janvier 1930; 7 ans
  • André, né le 14 décembre 1931; 5 ans
  • Marthe, née le 8 mai, 1933; 3 ans
  • Laurent, né le 13 novembre 1934; 2 ans
  • Pierre, né le 30 novembre 1936; 4 mois

Deux autres enfants sont nés les années suivant leur arrivée à Hallebourg:

  • Joseph, né le 29 avril 1938; -- (né à Hallébourg)
  • Cécile, née le 20 mai, 1941; -- (née à Hallébourg)

A leur arrivée à Hallébourg, c'était donc 9 enfants et les deux parents dans la maison.

Une petite annecdote: après la naissance des deux derniers, ils étaient 13 à table. Béatrice étant superstitieuse, la table ne comptait jamais 13 assiettes... c'était plutôt 14, même si une n'était pas utilisée!

La terre n'était pas toute défrichée. Heureusement, M. Noël Villeneuve avait un tracteur à pont pour aider aux défrichage des terrains. Henri Pominville engagea donc M. Villeneuve pour défricher sa terre.

Ne pouvant vivre des produits de la ferme, les colons avaient droit à 100 cordes de bois par hiver, sur les terres de la couronne. Henri Pominville passa donc ses hivers au chantier, pour y couper le bois. Et lorsque ses enfants furent plus vieux, une terre additionelle, pour le fils, était achetée, donnant droit à une autre 100 cordes de bois à couper, donc du revenue additonel.

C'était à peu près la même chose pour tous les fermiers: la ferme l'été, le bois l'hiver. C'était à peu près le seul moyen de survivre.

De retour aux Pominville. La famille était donc complètement dépaysée, surtout Béatrice. Elle qui, ancienne enseignante ayant reçu une "formation au couvent de St-Benoît et ayant enseignée pendant quelques années, considérait les bonnes manières, l'étiquette et le language très important" (tiré du travail de Josée Thibodeau). Les coutumes de la région et des autres colons, venant de différentes régions du Québec étaient différentes; les manières, les étiquettes, le language n'étaient peut-être pas à la hauteur à ce que Béatrice s'attendait. Elle n'avait pas d'amis ou de parenté dans la région. Les Pominville étaient donc un peu "retirés", isolés des autres, ce qui rendait la vie plus difficile pour la mère de famille.

Les premières années, la mère de Béatrice, âgée d'environ 70 ans, venait passer un partie de l'été, et aider à plusieurs travaux domestiques, tels la cuisson, mais surtout la couture pour l'habillage des enfants. Le parcour se faisait par train, via un billet de colon, valide pour une période de temps pre-déterminée. Ces séjours de la mère de Béatrice aidaient beaucoup la famille.

Dans son entrevue, Béatrice nous révèle qu'elle avait trouvée ses années très difficile, qu'elle aurrait bien voulue retourné à Oka. Pour sa part, Henri dit qu'il voulait, qu'il se devait, de réussir.

La vie de colon n'était pas facile!

Nous verrons plus tard quelle influence l'éducation de Béatrice aura sur ses enfants, surtout sur certaines de ses filles.

La famille suivait une routine... pourtant différente pour les garçons que pour les filles. Même s'il y avait assez de garçons pour traire les vaches, les filles devaient aussi y participer, s'assurant que tout les membres de la famille puissent être capable des tâches domestique... relié à l'opération de la ferme.

Tout ces travaux se faisaient sans électricité. Le beurre et le savon étaient fabriqués à même les produits de la ferme. Nous avons une photo de Béatrice qui fait de savon avec Cécile. Le savon était fait avec de la graisse animal, souvent obtenu en bouillant les intestins des vaches; ça devait bouillir pour des heures. Dans la photo, remarquez la grosseur du chaudron utilisée pour la fabrication du savon.

Lors de la boucherie, le fermier essayait d'utiliser autant de parties de la vache (ou du cochon, poule, mouton) que possible. Le sang servait pour le boudain, les pattes pour du ragoût, la langue, le coeur, et le foie étaient aussi mangés.

La cuison et le chauffage se faisait au bois. Celui-ci devait être coupé, et fendue, à la main. C'est en fendant du bois que Pierre, un des garçons, se coupa un jour une partie de quelques doigts... Pour les petits enfants d'Henri et Béatrice, nous avons toujours connu oncle Pierre avec quelques doigts en moins...

Nous avons une photo de Joseph qui savait comment empiler le bois sur sa brouette...

Le labourage était fait soit avec des boeufs, ou avec des chevaux. Les tracteurs sont arrivés plus tard, dans les années 1950. Nous avons une photo de quelques un des garçons, avec une charrue, tiré par un animal.

Sur cette photo, nous voyons Paul tenir des laisses (longes?). Il utilisait probablement des chevaux pour faire le labour. Nous présumons ceci pour deux raisons: nous avons une photo des chevaux de Paul. Et Paul c'est toujours bien entendu avec les chevaux. En anglais, il y a l'expression "horse whisperer". C'était Paul. Il parlait aux chevaux, et les chevaux se comportaient habituellement bien avec lui.

Il n'y a pas si longtemps, seulement quelques années avant le décès de Paul, nous étions chez lui. Il adorait parler des chevaux. Il me racontait que, dans le chantier de bûcherons, il était le meilleur à manier les chevaux. Il me disait qu'un de ses premiers chevaux lui avait été donné par un bûcheron qui ne pouvait pas faire travailler son cheval.

Ce bûcheron dit à Paul: "si tu peux faire travailler ce cheval, il est à toi"... et bien, Paul a eu une converstion avec ce cheval, et ils sont devenu bons amis :-) Paul n'avait qu'environ 16 ans! Imaginez l'expression de son père lorsque Paul est arrivé à la maison avec un cheval...

Dans la photo des chevaux de Paul (King et Prince?), nous apperçevons deux personnes (non-identifiées). Derrière les chevaux semble être un traineau très bas. Ce genre de traineau était souvent utiliser pour transporter les roches hors des champs, pour y facilité le labourage. Ces roches étaient "roulées" dans le traineau, d'où le nom anglisisé de "stone boat". Pour les personnes qui ne parlaient pas anglais, vous pouvez vous imaginer la pononciation de ce mot. Aussi, l'équipe de chevaux était une "team", très souvent pononcé (avec la prononciation française), une time (le "i" pononcé comme la lettre "i" en français, pas come "eye").

Récolte du foin: une fois le foin coupé et mis en butte, il était chargé sur des voitures, pour être amené à la grange. Ce travail était complètement manuel. De plus, avant de mettre le foin dans les voitures, il devait être sèché... par le soleil, dans les champs, après la coupe, et avant de le charger dans les voitures.

La température devait donc co-opérer!

Nous avons une photo d'Henri, avec quatre de ses garçon: Paul, Joseph, Pierre, et André, avec deux voitures pleines de foin.

Nous avons aussi une photo d'André, avec son oncle Jacques Gratton, qui déménage le foin d'un endroit à un autre.

L'hiver, les traineaux étaient utilisés à transporter du bois. Dans la prochaine photo, nous voyons Paul et André (?) avec un peit voyage de billots, tiré par les chevaux.

La famille Pominville n'a pas resté dans le "shack en bois équari" plusieurs année. Après avoir bâtit un abris pour les animaux, elle s'est bâtit une maison pour subvenir à leur famille. Avec le temps, elle a améliorée ses installations.

Il n'y avait pas que le travail. Il y avait aussi des loisirs, et des temps libres, soit seul, en famille, ou avec des amis.

Des danses prennaient place au village. Avangardiste, le curé les encourageaient. Nous l'avons vue dans l'entrevue de mes grands-parents. Nous avons quelques photos de quelques uns des enfants Pominville, se préparant à une sortie, avec des amis, en 1947.

Ces deux photos de Marguerite, l'une avec René, son frère, et l'autre avec une amie, furent probablement prises lors d'une occasion spéciale. Je suis certains que ne s'habillaient pas de cette façon pour les travaux à la ferme!

Même les parents se laissaient prendre par la caméra.

La famille était pauvre, mais les enfants avaient ce dont ils avaient besoins... et plus -- Cécile avec la poussette pour sa poupée.

Je n'ai que quelques photos de mes grands-parents Pominville dans ces années-là.

Je ne sais pas où la photo de Marguerite fut prise, mais remarquez la plaque d'immatriculation sur la voiture. Cette photo fut prise quelques mois avant son mariage (octobre 1950).

Nous voyons aussi Jean, avec Lionel Renaud. Vous aurez peut-être remarqué que Lionel faisait parti de la photo du groupe d'amis, un peu plus haut.

Il semble aussi être habillé de la même façon; les deux photos probablement prises la même journée.

Encore vers la fin des années 1940. Mais cette fois, avec certains plus jeune.

Comme Cécile, assise à l'ombre, à la ferme.

Et de Pierre, essayant de contenir son chien!

Remarquez de nouveau la plaque d'immatriculation de véhicule. Celle de la voiture plus haut n'avait que trois chiffres, suivit, d'une lettre. Celle-ci a cinq chiffres, suivit d'une lettre. Je peux lire "1949" sur la plaque, à la droite de ce qui ressemble à l'emblème de l'Ontario.

Je crois que ceci est la seule photo que je possède, qui n'a que les 4 soeurs. Malgré toute la neige, elles ne semblent pas avoir trop froid!

Remarquez que le chemin de semble pas être "ouvert". Nous voyons des traces, mais la neige ne semble pas être poussée par une niveleuse ou une charrue (chasse-neige). C'était typique l'hiver, dans la région: les cheveux ou les chiens étaient utilisés pour le transport sur la neige "tappée".

Au printemps, ces routes devenaient glacées; souvent un tracteur à chenille était engager pour "ouvrir les chemins".

Pour ceux qui se demandent à quoi ressemblait le "centre-ville" d'Hallébourg, nous avons une photo de la rue principale, dans les années 1940. Disons seulement que ça ne ressemblait pas à la rue Ste-Catherine de Montréal!

La famille était religieuse. Nous avons vue que Béatrice avait été éduquée au couvent de St-Benoît. Ainsi, le dimanche était une journée de repos. La journée commençait par la communion, tôt le matin, à l'église, pour revenir déjeuner à la maison (il faut dire que, dans ces années, la communion devait se faire après un jeûne, donc aucune nourriture depuis minuit la veille). Après le déjeuner, retour à l'église pour "la grande messe". Au milieu de l'après-midi, le Salut du Saint-Sacrement, donc d'autres prières.

Ceci était en plus du chapelet qui était récité en famille, chaque soir, et des prières tôt chaque matin, au lever.

Chez la famille Cantin, c'était très similaire. Comme dans plusieurs des famille catholique françaises de l'époque.

Il faut dire que, surtout pour les communautés française catholiques, la religion jouait un très grand rôle dans leur vie. Le clergé y prenait une très grande place, et servait très souvent de "gouvernement local".

Dans les prochaines publications, nous discuterons de l'éducation des enfants, des dernières années à la ferme, et du déménagement au village d'Henri et de Béatrice. Mais dabord, nous discuterons d'une tragédie qui a frappée la famille à la fin des années 1940, qui, pour plusieurs personnes, est encore pertinente aujourd'hui...


Tout droits réservés / All rights reserved,

claude@ccantin.ca, https://ccantin.ca.