Les archives de La Fondation Omer Cantin possède quelques documents légaux directement reliés à la famille d'Ernest de d'Alphonsine Cantin. Ces documents nous donnent une petite fenêtre non seulement sur le système légal du Québec et de l'Ontario dans les années 1920 à 1945, mais aussi à certains détails qui serait peut-être autrement ignoré dans l'histoire de notre famille.
La Fondation Omer Cantin est en possession de ces documents. Ce sont les copies qu'Alphonsine avait en sa possession. Comme tout autre document légal, le notaire ou l'avocat qui l'avait rédigé en gardait aussi une copie... et/ou l'avait envoyé à une agence gouvernementale quelquonque...
Voici ces documents, ainsi que le context dans lequel chacun fut rédigé.
Dans certains cas, le context n'est pas clair; j'essaierai de l'expliquer autant que possible.
Le premier document légal est celui d'un contrat de mariage (PDF), rédigé en 1905, entre Ernest Cantin et Alphonsine Drolet.
En performant des recherches via les sites généalogiques, j'avais remarqué que la date d'un contrat de mariage d'une personne était souvent indiquée. Pour celui de Joseph Cantin, et pour celui d'Alphonsine Drolet, cette date serait celle du 17 avril 1905. C'est la date inscrite sur leur contract de mariage, rédigé par le notaire J.O. East de St-Augustin, comté de Portneuf. Ce contrat nomme les futurs époux et leurs parents. Ce qui est intéressant est que le contrat stipule l'absence d'un douaire, la future épouse y renoncant expressément tant pour elle que pour les enfants à naître du dit futur mariage. Qu'est-ce qu'un douaire? Je vous en donne la définition de Wikipédia: Le douaire, soit coutumier soit préfix (ou conventionnel), est un terme de droit ancien désignant la portion de biens que le mari réserve à son épouse dans le cas où celle-ci lui survivrait. La bénéficiaire est dite douairière. Le douaire est un élément fondamental du droit des gens mariés sous l'Ancien Régime. Le terme douaire est aujourd'hui toujours utilisé en anthropologie de la parenté pour désigner les biens donnés lors d'une alliance par le mari à son épouse. Autre point intéressant: les biens de l'épouse sont énumérés, dans le cas d'une séparation future. Et dernier point: dans le cas où le futur marié décède avant Alphonsine ("prédécède"), ou dans le cas où le futur couple serait incompatible (le terme utilisé est pour le cas ou celle-ci ne pourrait dans la maison avec le dit intervenant pour cause d'incompatibilité d'humeur le futur beau-père s'engage à verser à Alphonsine la somme de six cent dollars ($600.00). Notez les signatures. Au premier abord, rien d'anomale. C'est vrai... sauf si vous connaissez l'historique Cantin/Drolet: quatres Drolet ont mariés quatres Cantin. Joseph Drolet (frère d'Alphonsine) a marié Célestine Cantin (soeur d'Ernest)... la même date! Joseph Drolet et Célestine Cantin sont des signataire. Nous pouvons supposés, que, puisqu'ils se sont mariés en même temps qu'Ernest et Alphonsine, ils ont signés leur contrat de mariage la même journée; et que Ernest et Alphonsine étaient signataires de leur contrat de mariage!...
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Ernest Cantin et Alphonsine Drolet se sont marié le 2 mai 1905. 17 ans plus tard, le 3 mai 1922, Ernest est décédé, sans testament.
Qu'advient'il de ses biens? De sa ferme? De sa terre?
En ce jour du 31 mars 1924, Joseph Cantin fait une donation de plusieurs des ses biens à sa bru. Vous verrez dans les prochains paragraphes, que les donations de Joseph semble être la ferme familiale... celle du défunt Ernest Cantin!
Nous pouvons en présumer que, lorsqu'Ernest est décédé, deux ans auparavant, que, son héritier n'était pas ses garçons ou son épouse, mais bien son père... Faut savoir que le plus vieux des garçons, lors du décès d'Ernest, était Lauréat, né en mars 1906. Au décès de son père, en mai 1922, il avait 15 ans 10 mois. Donc mineur.
Ce document nous donne un bon aperçu des biens de la famille.
Il donne à Alphonsine:
Elle peut vendre ou hypothèquer les terres. Certains des instruments oratoires doivent êtres partagés avec Irénée Cantin, frère de feu Ernest Cantin; certaines des ses terres sont adjacentes à certaines mentionnées. Les instruments à partager ne sont pas énumérés, mais sont sous-entendu. Un autre point très important dans ce contrat: Joseph Cantin se réserve un hypothèque de $400 sur les immeubles, dans le cas de son décès, pour indemniser son fils, Joseph Cantin junior, chez qui il réside. Certaines conditions de cette hypothèque sont énuméré dans le contrat. Note: ce point nous indique clairement que Joseph demeure chez son fils Joseph; que, lorsque ce contrat est signé, il ne deumeure pas avec Alphonsine.
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Il nous apprends que:
Jamais, à ma connaissance, aucun avis ne nous a été adressé, ni à mon mari ni à moi-même, ni à mon beau-père, Joseph Cantin qui est toujours resté avec moi jusqu'après le décès de mon mari, Ernest Cantin. Pourquoi est-ce important? Parce que cette information nous dit quand Joseph est déménagé de chez Alphonsine pour aller demeurer chez son fils Joseph junior (Catherine, Marie et Fançois, dans leurs biographies se souviennent que leur grand-père demeurait avec eux; mais aucun d'eux n'a dit quand il avait déménagé - Lucien le mentionne dans son entrevue avec sa fille; ses documents légaux le confirme). Ici, Alphonsine nous dit que Joseph a demeuré avec eux jusqu'au décès d'Ernest (en 1922). Le document de donation, écrit en 1924, nous dis que Joseph demeurait avec son fils, Joseph junior. Lucien, dans son entrevue avec Marie, nous disait que, avec son grand-père, "... c'était pas pour marcher...". Alors son oncle (Joseph junior) avait offert au grand-père (Joseph) d'aller rester avec lui (i.e. Joseph junior). Nous pouvons en déduire que le déménagement s'est probablement fait avant la fin de 1922, l'année du décès d'Ernest...
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Nous sommes en 1932. Joseph, le beau-père d'Alphonsine, est mort en novembre 1931.
Nous avons vu que, lors du décès d'Ernest, en 1922, que les biens de feu Ernest Cantin sont allés à Joseph Cantin, son père (il est difficile à croire qu'Ernest ne possédait rien!).
En 1924, deux ans après le décès d'Ernest, Joseph faisait une donation généreuse à Alphonsine. En y penssant, c'était probablement les bien d'Ernest que Joseph remettait légalement à sa veuve et à ses enfants. Maintenant, nous apprenons, via ce document légal (PDF), que, lors du décès d'Ernest, Joseph est devenu reponsable des enfants d'Ernest et d'Alphonsine! Joseph a donc la charge légale des enfant d'Alphonsine, même s'il ne deumeure pas avec eux. En novembre 1932, un an après le décès de Joseph, la tutelle des enfants d'Alphonsine est légalement transférée à Alphonsine et à Lucien, le plus vieux des garçons (Lauréat, était le plus vieux, mais il est décédé en août 1931, quelques mois avant son grand-père). Ce document est rédigé par le notaire Philippe Albert Angers, de Québec. Il mentionne spécifiquement les enfants d'âge mineur: Ernest (10 ans), Gérard (11 ans), Pierre (13 ans), François (14 ans), Lucie (16 ans), Catherine (17 ans) et Thomas (19 ans). Il mentionne aussi les enfants majeurs, ceux de plus de 21 ans, et toutes les personnes présents, incluant des tantes et des oncles. En lisant ce document, nous aprenons que l'âge majeur est de 21 ans. Je transcrit ici la partie la plus importante: Lesquels après avoir prêté serment sur les Saints Evangiles, avoir pris communication de la déclaration susdite et avoir mûrement délibéré entre eux, ont été unanimement d'avis que la dite Dame Alphonsine Drolet soit tutrice et le dit Lucien Cantin, subrogé-tuteur des dits mineurs. Il est intéressant de lire le terme "avoir prêté serment sur les Saints Evangiles", qui veut dire "juré sur la bible". Les signataires: Lucien Cantin, Marie Cantin, Jean Baptiste Cantin, Désiré Drolet, Antoine Drolet, Virginie Cantin, Lucia Frenette, Gaudiose Cantin, Sominique Drolet, et le Notaire P.A. Angers.
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Alphonsine est arrivée avec sa famille au Lac Ste-Thérèse en 1934.
Ils demeuraient sur le lot 24, concession 7.
Pour vous aider à situer ce lot, j'ai inclue une carte du canton de Gasgrain. C'est une copie de celle que j'ai utilisé pour la section sur l'historique du Lac Ste-Thérèse. Vous y trouverez les notes accompagnant la carte dans cette section de ce site web. Deux ans plus tard, la famille achetait la terre immédiatement à l'est, le lot 23. Une entente fut faite avec le propriétaire, Henri Labelle (PDF). L'entente fut signée le 28 juillet, 1936, et décrit la terre comme étant approximativement 150 acres de superficie. Le vendeur est Henri Labelle, et l'acheteur est Jean Baptiste Cantin, un des fils d'Alphonsine; il avait 25 ans à l'époque. Le coût de la terre est de $450, intérêt annuel de 5%, à être payé comme suit:
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Daté du 24 octobre, 1936, ce document (PDF) fait suite à l'entente d'achat de la terre d'Henri Labelle (PDF) de juillet (3 mois plus tôt).
La famille Cantin avait 2 terres de 150 acres chacun, adjacent l'un à l'autre: les lots 23 et 24, de la concession 7.
Alphonsine avait prévu séparer ces 2 terres à trois de ses garçons. Le chemin du Lac Ste-Thérése passait à l'ouest du lot 24. Aucun accès direct au lot 23 de ce chemin.
Elle a donc séparé les deux lots en trois, de sorte que chaque propriétaire possède environ un tier du lot 24 (donnant sur le chemin du Lac Ste-Thérèse), et un tier du lot 23 (immédiatement à l'est du lot 24). De cette façon, chaque propriétaire avait accès direct sur le chemin du Lac Ste-Thérèse.
Lorsque la division fut faite, les trois plus jeunes garçon avaient chacun l'équivalent d'une terre d'environ 100 acres: Pierre avait celle to côté nord, Gérard celle du milieu, et Ernest celle la plus au sud.
A noter que la grandeur des terres n'était pas exactement égale: étant donné que certaines des terres avait plus de marécages que d'autres, Alphonsine s'était efforcée de séparer les terres de sorte que la superficie de terre cultivable était environ la même pour ses trois garçons.
Je n'ai pas de date à laquelle cette division de terres fut faite. Par contre, nous savons que c'est avant 1944, parce que nous avons un document qui transfère la terre du milieu de Gérard à Jean Baptiste (PDF), daté du 10 août 1944.
De nouveau un merci spécial à La Fondation Omer Cantin pour me permettre de prendre en photo ces documents.
claude@ccantin.ca, https://ccantin.ca.