L'église présentement dans le village est en fait la troisième église de l'endroit, et celle qui y est demeurée le plus longtemps.
La première église fut un bâtiment convertit en église. Yvonne Bouchard Gratton, dans son entrevue, nous en donne un aperçu. Elle nous dit que M. Brosseau était le curé qui desservait le Lac Ste-Thérèse, et que le "restaurant" était l'endroit où la messe était dite. Ce "restaurant", ou plutôt l'édifice qu'abritait un restaurant et deux appartement est donc la première église du Lac Ste-Thérèse, débutant vers le milieu des années 1920. L'abbé Brosseau en était le curé. Le même abbé Brosseau qui était curé quand la famille d'Alphonsine Cantin a déménagé au Lac Ste-Thérèse en 1934.
Michel Papillon, résidant du Lac depuis belle lurette, confirme le récit d'Yvonne: un restaurant qui deviendrait la première église du Lac était construit en bois rond, et était situé au bord du Lac; il avait deux étages, la deuxième abritant deux appartements. Date de construction inconnue, mais le récit d'Yvonne nous révèle qu'il y était déjà lorsque son frère Aimé a acheté la terre au début des années 1920. C'est aussi l'endroit où la première école fut établie; dans "le restaurant"; donc l'école le jour, la messe en fin de semaine. Le haut de cet édifice avait deux appartement. C'est probablement là où Jean-Marie Gratton, arrivé au Lac Ste-Thérèse en 1932, avait demeuré pour six mois, le temps de défricher et se bâtir une maison (dans l'entrevue, Jean-Marie parle de la bâtisse en "log", qui avait été construite par un certain Malcom Carrière. Nous croyons que c'est ce même restaurant dont Yvonne parlait, mais ce n'est pas clair. D'où l'autre ambiguïtée). |
Nous reparlerons plus tard de Jean-Marie Gratton. Pierre, dans son autobiographie, nous mentionne qu'en 1934, quelques modifications furent faîtes à cette église: pour faire de la place pour le choeur de chant, le plafond au-dessus de l'hotel a été coupé. Ca voulait dire que la chorale (le chantre) était plus élevé, donnant plus de place aux paroissiens au bas de l'église. Ca voulait aussi dire que le deuxième étage était maintenant plus petit. J'ai incorporé plusieurs photos de la première église, du chalet de Mgr. Lambert, et de la descente vers le lac et le quai du gouvernement. La plupart nous viennent de l'Ecomusée de Hearst, où vous pouvez aller y voir plusieurs des photos de Hearst et des environs.
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Yvonne, dans son entrevue, a mentionnée que, lorsqu'ils sont déménagés au Lac Ste-Thérèse, le nom était Notre-Dame-du-Lac. Peu de temps plus tard, le nom donné fut à Lac Ste-Thérèse. Donc vers le milieu des années 1920. Date précise inconnue.
Plus haut, nous avons mentionné Mgr Hallé, grand colonisateur et en tête du diocèse de Hearst (quand il fut créer, en 1919, le diocèse de Hearst s'appelait "la préfecture apostolique d'Ontario-Nord". En 1920 il fut "élevé" au rang de "vicariat apostolique d'Ontario-Nord"; le chanoine Hallé fut élu "évêque in partibus de Pétrée" le 17 avril 1921 et fut mis en charge de sa colonisation - voir https://crc-canada.net/etudes-speciales/canadiens-francais-exterieur/colonisation-nord-ontario.html). Certains des articles que j'ai lu sur Mgr Hallé nous révèlent qu'il vénérait Sainte Thérèse.
Nous supposons donc que c'est lui qui a décidé de changer le nom de Notre-Dame-du-Lac à Lac Ste-Thérèse. Supposition de notre part, mais en parti basé sur sa vénération de Sainte Thérèse, et le fait que l'école catholique française qu'il a fondé à Hearst fut donné le nom de... Ste-Thérèse! Coïncidence?
Moulins à scie au Lac Ste-Thérèse
Accès à la chaîne des lacs
Le quai du Lac Ste-Thérèse était facile d'accès. Comme mentionné ci-haut, c'était aussi un accès facile à la chaîne des lacs... endroits propice à y installer un moulin à scie!
En fait, sur la chaine des lac, il y avait DEUX moulins à scies, les deux appartenant à Zoé et Zachary Fontaine:
Celui du Lac Ste-Thérèse fut établi en 1941. Les bureaux, un magasin, la cuisine et les deux dortoirs sont situés au coins opposé de l'église et du magasin général. Il ferma en 1955. |
Celui de Ryland, à la passe-à-Fontaine,fut établie en 1936. Pour cité un extrait du site http://www.scierieshearst.com/fontaine.html: On appelait aussi cet emplacement le camp 1 à Ryland. Ils y bâtissent aussi des camps, un magasin, une cuisine (cookerie) et une étable pour les chevaux. Les travailleurs et leur famille passent tout l'hiver en forêt, comme le précise René Fontaine: "Y'avait pas de chemin. On montait l'automne par les lacs avant les glaces et on sortait d'là le printemps. "
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Ce qu'il voulait dire, c'est que, à l'automne, ils partaient du Lac Ste-Thérèse et passaient par le lac Pivabiska et le lac Wolverine pour se rendre au camp 1 à Ryland. Au printemps, ils prenaient le sens inverse, pour sortir par le Lac Ste-Thérèse. Ce n'est pas clair s'ils restaient l'hiver au complet au camp, ou s'ils sortaient périodiquement pendant la saison. Par contre, nous savons que ce moulin ne fonctionnait que l'hiver. Pourquoi partir du Lac Ste-Thérèse? Parce qu'il y avait un chemin de Hearst au Lac Ste-Thérèse, et que le "quai du gouvernement" au Lac était bien établi. La rive était aussi bien développée et facile d'accès. Du quai du Lac Ste-Thérèse, l'accès au moulin du camp 1 à Ryland était facile, en suivant les lacs.
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Nous avons quelques photos du moulin à Fontaine au Lac Ste-Thérèse, et de la drave du bois, pour l'amener au moulin du lac Ste-Thérèse. Sur l'une d'entre elles, nous pouvons clairement voir que les billots étaient disposés sur le lac gelé; ces billots étaient ensuite acheminés au moulin, après la fonte des glaces. |
Les "camps" du moulin à Fontaine étaient situés au coin de la route où était le magasin du village, et où est la présente (et troisième) église. Ils étaient au coin nord-est. Nous avons deux photos de ses camps. |
Les moulines à scies appartenant à Zoé et Zachary Fontaine n'étaient pas les seuls moulins dans la région du Lac Ste-Thérèse. En plus de ces moulins, J.D. Lévesque en avait un dans le Ritchie:
En 1953, J. D. Levesque obtient une licence de coupe sur les Terres de la Couronne dans le canton de Ritchie, à 40 kilomètres au nord de Hearst. Il y aménage un moulin à scie à vapeur. Il laisse l'opération du moulin de Kabina à son fils Réal, qui sera secondé par son frère Yvon. (extrait de http://www.scierieshearst.com/levesque.html) Il gardera ce moulin jusqu'en 1963, année où les opérations furent déménagés à son nouveau moulin, permanent, à Hearst. Je me souviens, vers la fin des années 1960, aller au Ritchie avec mon père, et marcher sur le gros tas de bran de scie où était jadis le moulin. Sur un côté du chemin, il y avait encore de la vieille équipement; de l'autre côté, des vestiges où était les bâtiments du "camp".
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Pour vous aider à vous situer, nous avons fait une carte, démontrant la location des trois moulins à scie, par rapport au Lac Ste-Thérèse. |
En plus de ces moulins à scie commerciaux/industriels, il y avait aussi quelques moulins à scie plus... modeste.
Du site web http://www.scierieshearst.com/premieres.html: Plusieurs de ces moulins à scie fonctionnent grâce à des moteurs à vapeur, activés par une chaudière d'eau en ébullition, chauffée en brûlant du bran de scie. Les moulins sont souvent situés au bord de cours d'eau afin d'alimenter la chaudière et pour faciliter le transport des billots. D'autres petites scieries fonctionnent avec des moteurs de tracteurs. Il y avait deux autres petits moulins au Lac Ste-Thérèse: Fred Charpentier avait un moulin à scie dans les années 1930, pour scier le bois des colons. Il en est de même pour Clément Forcier, au milieu des années 1940, le printemps (voir http://www.scierieshearst.com/autres.html; ce site nous donne une longue liste de scieries de la région de Hearst). Il y a surement eu d'autre petit moulins artisanals, temporaire, pour desservir une famille ou deux. La photo que accompagne ce text est celle du moulin de Clément Forcier, activée par un moteur de tracteur.
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De retour à Jean-Marie Gratton, qui avait loué un (ou les deux?) appartements au haut de la première église.
Il avait loué ce local pour un été (en 1932), le temps qu'il s'installe sur sa terre, qu'il cultiva jusqu'aux début des années 1940.
En 1941, il acheta le magasin général de M. Ulric Simard; c'était un bâtiment bâti en bois rond, assez long, avec un petit magasin à un bout, et le reste, la maison. Ces années-là, donc début des années 1940, la malle "déménageait" du magasin d'Alphonsine Cantin, au magasin de Jean-Marie Gratton.
Il devint le premier maitre-poste du Lac Ste-Thérèse.
En 1947, Jean-Marie Gratton rebâtit le magasin au complet, de plus grande dimension, toujour avec une maison attachée; cette fois, avec les chambres à coucher au deuxième étage. M. Gratton a gardé ce magasin jusqu'à ce que M. Lionel Gagné l'achète en 1962. Par la suite, en 1980, Omer Cantin a acheté ce magasin, et l'a opéré jusqu'en 1987. Il en est resté propriétaire jusqu'à l'été 2022. A l'été 2022, l'ancien magasin fut acheté par Mylyène Coulombe-Gratton, la fille de Dany Gratton, fils de René, fils d'Adélard, lui-même fils de Jean-Marie. Donc de l'arrière-arrière petite-fille de Jean-Marie Gratton, ce qui veut dire que cette propriété deumeure dans la famille Gratton... Via son entreprise, Follow Her North, Mylène en a fait un Bed & Breakfast... La vieille photo du nouveau magasin de Jean-Marie Gratton date de la fin des années 1940, peu après sa construction. Jeannine Papillon est la personne dans la photo. Jeannine était ménagère dans le presbythère, situé en face du magasin de M. Gratton (information sur le presbythère un peu plus tard dans ces pages). Photos gracieuseté de La Fondation Omer Cantin. Voici maintenant la connection avec cette édifice (i.e. le magasin) et la famille Cantin. La terre de Jean-Marie Gratton (où était situé le magasin) allait jusqu'à la terre d'Alphonsine Cantin. Ils étaient donc voisin... et étant voisin... il y a quelques fois mariage entre voisins. C'est ce qui est arrivé: deux des filles de Jean-Marie Gratton (Irène et Madeleine) ont mariées deux des garçon d'Alphonsine Cantin (Pierre et François, respectivement). Faut aussi dire que les Cantin, les Gratton, et les Desfossés (voisins juste à côté des Gratton) se visitaient fréquement.
Une petite tangeante: la page Facebook de La Fondation Omer Cantin ( https://www.facebook.com/La-Fondation-Omer-Cantin-185914908100294) a d'excellente photos de notre patrimoine, basée sur celui des Cantin. Ca vaut la peine d'y aller. Souvenons-nous aussi que le magasin Cantin existait entre circa 1935 et... circa 1946. Je présume que le magasin était ouvert en 1946 parce que, lors d'une conversation que j'ai eu avec Bruno Germain (petit-fils d'Alphonsine), il avait demeuré chez sa grand-mère en 1946 alors qu'il commençait l'école au Lac Ste-Thérèse. Il n'avait que 6 ans (sa première année d'école), et, comme il deumeurait dans le chemin Rithie à quelques milles du village, et qu'il y avait trop de neige pour un garçon de 6 ans qui devait se rendre à l'école à pied, il avait demeuré chez sa grand-mère pendant la semaine pour quelques temps (un mois? deux mois? l'hiver?).
Il se souvient que le magasin était ouvert. Les deux magasins, celui de M. Gratton et celui de Mme Cantin ont donc co-existés pour quelques années. Mais la re-construction du magasin de Jean-Marie Gratton c'est faite environ en même temps que la fermeture du magasin d'Alphonsine Cantin... coïncidence? Concernant le service postal, nous savons que les Cantin ont commencés ce service pour le Lac Ste-Thérèse. Ce service a déménagé au magasin de M. Gratton au début des années 1940 (date imprécise). J'ai récemment reçu une photo (merci Françoise!) du camion qui était probablement utilisé par la famille Cantin pour le transport du courrier de Hearst au Lac Ste-Thérèse. La photo est datée de 1941 ou 1943, donc une des dernières années où les Cantin ont amenés le courier de Hearst au Lac Ste-Thérèse. L'enfant Avec Gérard et Ernest Cantin est celui qui deviendra plus tard l'abbé Fernand Villeneuve, leur neveu.
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claude@ccantin.ca, https://ccantin.ca.